Petite matinée tranquille... [Libre]

Ce matin là, la préfète des verts et argents pour la cinquième année se réveilla maussade et fatiguée. Ses compagnes de dortoir étaient déjà toutes parties, laissant derrière elle un foutoir peu habituel pour un banc de Serpentines classieuses. La jeune femme sauta à bas de son immense baldaquin, rajusta son short et son débardeur en refaisant son lit à la manière moldu pour se détendre. Elle n'avait quasiment pas dormi. Depuis quelques semaines la vie au château n'était pas des plus simples, l'accident au Quidditch, les expéditions avec Malicia, les rencontres avec Sebast, les Préfets de Poufsouffle qui la harcelaient pour le groupe d'étude, les rondes, les devoirs et les cours, la découverte du livre et des bagues, les potions à la chaine... bref, ça faisait beaucoup.
Elle se pencha sur son petit calendrier accroché au dessus de sa table de chevet, arrachant la page précédente. Un sourire naquit quand le chiffre "1" écrit dans une très grosse écriture verte brillante se révéla. La fin toute proche de l'année la faisait tenir, elle allait être en vacances et au côté de sa première vraie amie elle pourrait enfin oublier un peu tout ses soucis. Juin était enfin là, plus qu'un mois à tenir et la délivrance serait là.
Ragaillardie à cette idée, la demoiselle prépara se tenue et fila à la douche. Il faisait un temps magnifique et après un moment à se rafraichir, elle enfila sa robe verte émeraude assortie à ses yeux puis attacha un long ruban de soie noire autour de sa taille pour la souligner. Elle brossa longuement sa longue chevelure dans laquelle elle tressa quelques mèches avec un autre cordon noir. Puis elle passa un bracelet d'argent représentant un serpent qui se mordait la queue, ses chaussures noires et elle s'aspergea légèrement de parfum. Une petite touche de maquillage, chose plutôt rare pour elle, mais ce matin elle se sentait de bonne humeur, donc un trait noir autour de ses yeux et une touche de gloss, voilà à peu près le summum de l'effort beauté pour elle.
S'estimant prête, elle attrapa son sac du week-end, un plaid vert bouteille et elle quitta le dortoir avec entrain, marchant d'un bon pas. Ses talons claquaient sur le sol froid des cachots et il ne lui fallut que quelques minutes pour passer par la grande salle récupérer un thermos de thé, des fruits et quelques friandises.
Hors de question pour elle de rester enfermée dans l'école par ce temps. Dans un premier temps elle voulu aller près du lac mais en ce samedi matin ensoleillé, une bonne partie des habitants du château s'ébattait déjà joyeusement autour et Kay ne souhaitait pas s'y mêler.

*Je suis de bonne humeur mais quand même !*
/Regarde au dessus de toi, y a un oiseau qui t'appel depuis un lustre\
*Un oiseau qui m'appel ? Bouse, tu as raison en plus !*
/J'ai les même yeux que toi je te rappel\
*C'est ce satané aigle de père... pourquoi pas l'autre scrout de mère ?*
/ON S'EN FOU !!! CA NE SENT PAS BON !\
*Je suis au courant merci !*

Le volatile laissa tomber la missive juste au dessus d'elle et elle n'eu aucun mal à l'attraper. Aussitôt son cœur commença à cogner dans sa cage thoracique comme pour sortir et partir loin d'elle. Elle détestait ses parents, c'était de notoriété presque publique. Mais plus que ça, elle avait peur de son père. Les cicatrices sur elle qu'elle cachait continuellement c'était lui. Le traumatisme qui avait fait qu'elle avait perdu la voix pendant près de trois ans, c'était lui. Et encore, elle le savait très bien, elle ne se rappelait pas de tout.
Elle s'empressa de re-rentrer dans le hall mais les murs et le manque de lumière l'étouffèrent aussitôt. Elle ressortie en vitesse et traversa la cours vers le petit jardin d'hiver. Généralement il n'y avait quasiment jamais personne là bas. Surtout par ce temps radieux. Elle poussa la porte et vérifia qu'elle était seule, rassurée elle étala le plaid sur le sol et s'y laissa choir sans douceur. Elle étouffa un petit cri pour la douleur à la jambe mais elle l'oublia aussitôt qu'elle vit la lettre.

*Quand il faut y aller, il faut y aller*
/C'est comme pour les pansements, faut tirer d'un coup sec\
* -_- *

Elle décacheta la lettre avec mille précautions, presque apeurée que quelque chose l'attaque.
Mais derrière le cachet estampillé du blason familial, elle ne trouva qu'une lettre manuscrite écrite par son géniteur sur son riche et épais papier crème.
Elle avala sa salive et bloqua sa respiration inconsciemment.

Citation :: Damian Penthéra
Kay,
Tu es priée de rentrer au manoir dès ta première heure de vacances.
Nous avons, ta mère et moi, d'autres projets pour toi que tes relations inutiles.
Ne nous prends pas pour des idiots, nous savons tout de ton comportement à l'école.
Crois moi que cette année je ne ferais preuve d'aucune indulgence
pour que tu comprenne une bonne fois pour toute quelle est ta place
dans ce monde et dans notre famille.
Il est temps pour toi de plier, ou de rompre.
Je te souhaite, ma fille, une merveilleuse fin d'année scolaire.
Ton père qui t'attend avec une grande impatience.

La missive s'enflamma aussitôt et rapidement il ne resta que des cendres dans sa main tremblante. Elle n'était pas dupe, son père allait tout bonnement la tuer. Il préfèrerait voir son unique héritière morte que de laisser ce qu'il considérerait comme un déshonneur s'abattre sur sa famille.
Soudain les cheveux de la cinquième se mirent à voleter autour d'elle, c'était la première fois que la colère prenait le pas sur la peur. Il était hors de question qu'elle laisse cette domination agir plus longtemps sur elle, pas avec ce qu'elle était devenue aujourd'hui. Elle était forte, indépendante et elle savait être une bonne personne. Elle se refusait à changer, elle ne le pourrait pas même si elle le voulait. Alors la décision lui vint aussi vite que la peur était arrivée puis repartie. Elle allait se débarrasser de son père, et tant qu'à faire de sa mère.
Cinq ans auparavant la haine qu'elle portait à ses parents avait poussé la petite fille qu'elle était chez les serpents. Il était grand temps de leurs montrer que non seulement elle y avait sa place, mais aussi de leurs prouver qu'elle était plus vipère que couleuvre.
Rassérénée par sa décision, elle s'appliqua à mettre au point le mode opératoire qu'elle allait utiliser. Elle commença à préparer méthodiquement la liste de ce qui lui faudrait pour accomplir son but. Elle ne reculerait pas quoi qu'il arrive, mais il lui faudrait peut-être la complicité de quelqu'un à un moment donné. Elle l'envisagerait en temps et en heure.
Le calepin devant elle était noircie de ses idées, codées avec son propre langage. Elle avait mit au point un langage codé 8 ans auparavant pour ne pas que sa famille puisse comprendre ce qu'elle écrivait. Elle se servit un verre de thé chaud et posa sa plume pour le boire tranquille.
C'est alors que le bruit de la porte se refermant claqua dans son dos, elle regretta aussitôt d'avoir tourné le dos à la porte mais elle se retourna en mettant une main devant ses yeux à cause de contre-jour.

- Qui est là ???

Discrètement de l'autre main elle commença à rassembler ses feuilles et affaires pour pouvoir ensuite les remettre dans son sac.

[1237]

Depuis plusieurs mois déjà, Calaelen se faisait plutôt discret. Il était depuis sa deuxième année la victime de brimades de la part de certains élèves, et cherchait donc par tous les moyens à e se faire oublier. Cela fonctionnait d'ailleurs plutôt bien. Si l'on questionnait les élèves du collège, peut se souviennent du petit garçon blond à l'oeil crevé. Seuls les plus anciens pourraient éventuellement s'en souvenir. En fait la plupart du temps, Calaelen ne quittait pas son dortoir. Ni pour assister aux cours, ni pour descendre au réfectoire manger quelque chose. Il restait simplement sur son lit, et n'acceptait que la présence silencieuse de ses camarades de dortoir. Ceux-ci lui ramenait de temps en temps de quoi grignoter, et lui prêtait leurs notes. Parfois, les elfes de Poudlard lui apportaient de bons repas, très inquiets de le savoir si maigre.
Son directeur de maison, le professeur Flitwick, était plutôt compréhensif et un brin impuissant et le laissait donc manquer les cours à l'unique conditions que ses notes dans chaque matières soient plus qu'acceptables. Cela ne posait pas de problème à Calaelen. D'ordinaire, il était loin d'être un élève modèle. Mais au vue de la situation, cela ne le dérangeait pas le moins du monde de passer tout son temps sur ses devoirs. C'était d'ailleurs son seul échappatoire désormais. Et il s’avéra être un bon élève au final.

Le jeune Serdaigle s'était donc fait un nouveau rythme de vie, morne mais sécurisant. Il s’aventurait de temps en temps jusqu'à la salle commune de sa maison, mais seulement lors des heures de cours, quand il savait qu'ils ne croiseraient pas grand monde. Vivre ainsi, cela ne le dérangeait pas plus que cela. C’était toujours mieux que d'être la cible d'intimidations, et puis de toute façon la solitude était sa meilleure amie.

Le matin commençait à peine, mais le dortoir des 4ème années était déjà pratiquement vide. Seul Calaelen était encore dans son lit. Mais celui ci était loin de faire la grasse mâtinée, il était en fait penché sur un devoir de métamorphose. Il relisait les notes d'un de ses camarades et y cherchait des idées pour sa dissertation. Seulement à en lire le contenu, le propriétaire du cours ne devait pas être super attentif lors de la leçon. Le blondinet soupira. Il n'y trouvait rien de bien sérieux. D'ailleurs, le seul paragraphe qui paraissait correspondre avec le sujet du devoir n'était pas complet, un pendu trônait glorieusement sur le parchemin. Grognant, Cal repoussa tous les papiers de ses genoux et sortit de son lit. Il s'étira en regardant par l'une des fenêtres donnant sur le parc de Poudlard. Le soleil était déjà haut dans le ciel malgré l'heure matinale, et une bonne partie des élèves du château en profitait. C'était l'occasion ou jamais de gagner rapidement la bibliothèque pour y prendre 1 ou 2 bouquins sur le sortilège de disparition partielle. L'opération s'annonçait très périlleuse pour le petit blond. Il était juste terrorisé à l'idée de faire de mauvaises rencontres. Il devait donc être sur de son coup : il file à la bibliothèque en rasant les murs, prends les livres dont il a besoin, et regagne aussi vite qu'il le peut son petit nid. Pour rassembler tout son courage, Calaelen aplatit sa mèche blonde pour cacher son œil blanc puis souffla. S'il ne partait pas maintenant, il ne partirait jamais. Alors sans réfléchir d’avantage, il attrapa son sac pour le passer autour de son cou puis dévala les escaliers menant à la salle commune des Serdaigles. Il vit des regards étonnés se tourner vers lui mais ne laissa pas le temps à ses camarades de maison de le questionner, il s'engouffra par le passage et quitta sa tour.

Les couloirs étaient vides, et cela rassura l’aiglon. Seulement se qu'il n'avait plus l'habitude d'affronter à cause de son isolement, c'était les caprices du château. Cela dit celui ci fut plutôt gentil avec lui, et le força juste à emprunter un chemin complétement différent de celui prévu. Cela eu quand même pour effet de bien énerver notre petit homme. D'autant qu'il voyait s'approcher dangereusement le grand hall de l'école. Et effectivement, le couloir déboucha sur la grande porte d'entrée du château. Mais peu désireux à affronter le monde extérieur, Calaelen bifurqua vers une aile latérale. Il trottina encore quelques minutes avant de se stopper net. Non loin de la cour de récréation se tenait un bon petit groupe de personnes. Et lorsque le jeune homme reconnu certains de ses bourreaux, son cœur sembla s’arrêter. Il manqua d'air et se précipita vers une porte pour y disparaitre, haletant. Il regrettait tellement d'avoir quitté sa tour. Tout cela pour un stupide devoir de métamorphose. Mais mortifié par la peur, Calaelen n’eut pas le loisir de se complaire plus longtemps dans les regrets. Il posa son oeil sur la jeune fille qui venait de se tourner brusquement vers lui.

- Qui est là ???

Calaelen se crispa. Il n'était pas en état d'affronter quelqu'un. Il sentait que ses jambes allaient d'une minute à l'autre se dérober sous lui. Et ce moment de faiblesse pourrait lui couter cher. Il recula alors d'un pas pour s'appuyer sur l'un des murs, laissant ainsi à la jeune femme le loisir de voir par elle-même à qui elle avait affaire.

- Tu agis comme une enfant prise en faute.

Afin de paraitre sur de lui, Calaelen avait adopté un ton sec. Mais son cœur ayant reprit ses battements à un rythme très accéléré, il avait peur de se trahir. Et se qu'il pensa deviner dans le regard de la fille lui fit comprendre qu'elle était loin d'être dupe. Il en profita tout de même pour la détailler, et la couleur des cheveux de celle ci lui fit froncer les sourcils. Il était sur de l'avoir déjà rencontré. Il était même persuadé qu'elle faisait partie des dizaines d'élèves l'ayant déjà persécuté.
Méfiant, terrifié et prit au piège, Cal s'appuyant d'avantage sur son pan de mur, et son œil s'assombrit. Il tâtonna discrètement la poche de son pantalon à la recherche de sa baguette et lista rapidement dans sa tête les sorts qui lui seraient utiles.

[1017 mots]

La jeune fille réussit, elle ne sut jamais comment, à réunir ses documents d'une seule main tout en dardant son regard sur la silhouette de l'entrée. Ombre qui bougea pour se révéler à sa vue, en réponse de quoi la verte et argent fronça ses fins sourcils. Le garçon devant elle avait une particularité qu'on ne pouvait pas oublier, elle l'avait déjà croisé.
Alors elle était en compagnie de sa collègue Thaïs, préfète des quatrièmes dans sa maison, pour prendre une collation dans les cuisines. Et cela avait tourné au carnage pur et simple, les deux plus jeunes c'étaient battus magiquement et la cuisine avait mit des heures à retrouver son état d'origine.

"Tu agis comme une enfant prise en faute."

"L'enfant" grogna et poussa un soupir, constatent avec mécontentement que le garçon était toujours aussi peu poli. Mais cette fois elle n'avait pas envie de guerre ou de bagarre, déjà parce que ce serait trop facile, ensuite parce qu'elle avait mieux à faire.
Partant du principe que si elle l'avait reconnu à son signe distinctif, il devait la remettre elle aussi (sachant pertinemment qu'il n'y avait pas cent cinquante mille filles aux cheveux turquoise dans la collège), elle retira sa main qu'elle tenait toujours en visière et s'empressa de ranger sa paperasse.
Après quoi elle se leva en vitesse, prenant soin de tenir sa robe en place.

- Je suppose que tu te rappel de moi ?

Elle se pencha pour récupérer son plaid qu'elle plia soigneusement puis elle fourra toutes ses affaires dans sa besace ensorcelée. Alors elle alla se planter devant le blond en passant son sac en bandoulière. Elle tenta un sourire calme, sans moquerie ni reproche.

- Kay Penthéra, 5ème année à Serpentard, Préfète. Et tu es ?

Elle posa la main sur la poignée de porte qu'elle tenta d'actionner mais en vain. Elle pouvait simplement l'abaisser. Elle recula pour évaluer leur environnement, blasée d'avance par habitude. Ils étaient entouré de mur de verre mais quelque chose lui disait que ce verre devait être si sévèrement ensorcelé qu'ils y casseraient leurs baguettes avant de s'ouvrir une brèche. Ou voulait les conduire le château ?
Elle écouta à peine la réponse du garçon qu'elle enregistra tout de même pour plus tard, mais là, ils avaient un problème plus urgent.
Le box de l'entrée vibra et soudain l'accès aux autres disparut, remplacé par une barrière transparente où couraient divers rayons de couleurs qui ne paraissaient pas très avenants. Mieux valait ne pas s'approcher, elle avait vu une barrière de ce type, bien que plus petite, en cours d'astronomie le mois dernier et quand leur prof avait voulu passer, un rayon bleu l'avait percuté et tout bonnement électrocutée. Un truc moldu normalement mais par les temps qui courait plus rien ne les étonnaient.

- Ne t'en approche pas, c'est un conseil.

Ils étaient maintenant enfermé dans un peu près cinq mètres carrés, sans possibilité de s'échapper. Kay prépara sa baguette, celle-ci apparut dans sa main après qu'elle eu tourné une fois son poignet. Son bracelet était un porte baguette assez sophistiqué qui lui permettait de la cacher comme ci elle avait une manche. Un simple mouvement libérait l'item du sort la propulsant dans sa main. Elle adorait ce joujou en argent massif.
Elle jeta un coup d'œil au blond, il ne devait pas bien comprendre. Et elle même se demandait pourquoi le château lui faisait ce coup là. Depuis qu'elle avait la bague elle était relativement tranquille, du moins beaucoup plus qu'avant. Alors que ce passait-il ? Ce garçon devait signifier quelque chose, du moins si le château gardait une certaine logique.

- Prends ta baguette et reste sur tes gardes, j'ai pas le temps de t'expliquer mais mon expérience me dit que le château ne nous laissera pas comme ça, prépare toi à tout...

Aussitôt la plaque en verre la plus proche se fendilla, puis éclata en petits confettis de verre brillants. Elle s'écarta à temps et se plaça devant la plus jeune pour le protéger un minimum. Poudlard en avait marre de jouer, il voulait avancer et eux n'allaient pas assez vite à son goût.
En levant les yeux elle remarqua que le pan qui venait de se briser laissait maintenant place à une sorte de cage d'ascenseur, du moins à un truc y ressemblant ce que Kay aurait sut si elle avait un peu côtoyer les moldus et leur monde mais ce n'était pas le cas. Et elle n'y vit qu'une mini pièce avec un unique gros bouton bleu sur sa surface lisse et orangée.
En même temps pas besoin d'être Merlin pour comprendre... Et lorsque tout autour d'eux commença à bouger pour se rapprocher d'eux, il fut encore plus facile de comprendre que tout les poussaient dans cette minuscule pièce dans laquelle il faudrait appuyer sur le bouton.
Kay agrippa sa robe d'une main, son sac de l'autre, elle échangea un regard avec le blondinet puis elle fila dans la cage et évitant une grosse plante qui balançait ses feuilles de façon à l'entrainer vers l'ascenseur.

- Viens ! Dépêche toi ! Et arrête de réfléchir !!!

Elle était bien placée pour savoir comment ça fonctionnait. Ce n'était pas le première fois que le château l'envoyait en promenade infernale dans les entrailles de l'école. Elle se posa contre la paroi en attendant que le garçon la rejoigne, les yeux fermés la tête penchée, elle ajouta :

- A toi l'honneur.

Elle désigna le bouton de la main, sans voir si l'étudiant était entré ou si il se débattait dehors. Cela s'annonçait être une très longue journée, autant grappiller du calme dès que ce serait possible. En attendant elle remisa sa baguette dans son bracelet spécial, actionnant de nouveau le mécanisme pour que celui-ci fasse disparaitre la baguette. Bien qu'elle l'a sentait toujours tout contre sa peau.
La machine se mit en branle avec une secousse qui rouvrit les yeux de la turquoise, surprise. L'énorme engin montait, une première, généralement ils visitaient les multiples souterrains sous le château. Ou allaient-ils débarquer cette fois ?

[1010]

Calaelen ne quitta pas la jeune fille des yeux. Il guettait chez elle la moindre animosité à son égard, prêt dans ce cas à riposter comme il le pourrait. Il n’avait jamais été un très bon duelliste, que cela soit à coups de sortilèges ou bien de poings. Mais lorsque la vie d’un homme est menacée, celui-ci est alors soudainement capable de choses dont il ne se soupçonnait même pas apte à réaliser un jour. Le petit aigle comptait donc sur dont instinct de survie, et resta sur le qui-vive. Il vit ainsi la serpentine cacher très rapidement quelque chose dans son sac. Une personne qui n’avait rien à se reprocher réagirait-elle ainsi ? Calaelen avait d’abord identifié le tas de papiers comme étant des cours. Est-ce que la compétition inter-maison était telle que désormais, les élèves se cachaient mutuellement leurs notes ? Cela ne paraissait pas très probable. Alors encore plus méfiant, le blond serra un peu plus fort sa baguette dans sa poche et écouta la demoiselle se présenter.

- Je suppose que tu te rappel de moi ?
Kay Penthéra, 5ème année à Serpentard, Préfète. Et tu es ?

En effet, maintenant qu’elle en parlait, il se souvenait bien d’elle. Comme il l’avait redouté, la demoiselle Penthéra faisait partie de ceux qui l’avaient un jour persécuté. D’ailleurs, pour montrer toute la perfidie des Serpentard, la miss s’était même alliée à l’une de ses consœurs. Calaelen se souvenait très bien de sa mésaventure aux cuisines, il était à 2 contre 1. Il était jeune à l’époque. La fille aussi, elle avait bien changé. D’ailleurs, il ne décela pas de dangerosité dans la voix calme et posée de la préfète.

- Calaelen Sweetpea. Serdaigle en 4ème.

Toujours un peu méfiant, Calaelen relâcha cependant un peu sa prise sur sa baguette. Il garda néanmoins sa main dans sa poche et continua d’observer chaque faits et gestes de sa camarade. Il ne savait pas trop s’il devait s’en méfier ou non. Pour lui, chaque élève est une menace, qu’importe l’appartenance aux différentes maisons. Et il savait bien que tout le monde n’était pas foncièrement mauvais, mais comment distinguer les bons des méchants ?
Mais loin de vouloir lui faire du mal, Kay essayait visiblement de quitter les lieux. Calaelen lâcha un petit soupir de soulagement. Finalement, il s’était fait du mouron pour rien.

Mais la quiétude fut de courte durée. Visiblement, les deux élèves étaient désormais prisonniers du petit dôme de verre. Une nouvelle fois tous les sens en alerte, le 4ème chercha rapidement des yeux une quelconque issue. Il ne voulait pas rester ici. Pas en compagnie de celle qui avait déjà voulut un jour le tuer. D’ailleurs, surgissa de nul part une espèce de champs électromagnétique qui n’annonçait rien de bon, et Calaelen soupçonna aussitôt la Serpentard d’être dans le coup. Alors d’un geste vif, le blond sortit sa baguette, l’œil aux aguets.

- Ne t'en approche pas, c'est un conseil.

Et voilà que la petite effrontée se mettait à le menacer. Et que ferait-elle s’il voulait s’approcher ? Elle lui lancerait aux fesses sa magie bizarre ? La barrière de lumière ne lui faisait pas peur. Et déjà, le cerveau du petit Sweetpea se mit en marche pour défier son ainée.

- Prends ta baguette et reste sur tes gardes, j'ai pas le temps de t'expliquer mais mon expérience me dit que le château ne nous laissera pas comme ça, prépare toi à tout...

Cette menace fut de trop pour le jeune garçon. Il comptait bien accepter le duel, même s’il ne pariait pas grand-chose à sa victoire. Mais comme dit le dicton, qui ne tente rien n’a rien. Alors Calaelen fit un pas en avant, baguette brandi, et poussa un cri de surprise lorsque que l’une des vitres du dôme éclata en milles morceaux. Il ne s’attendait pas à autant de colère de la part de la Serpentard. Il ne faisait décidément pas le poids face à elle. D’ailleurs, il vit Kay bondir devant lui se qui le fit reculer d’un pas. Pourquoi avait-il fallut qu’il quitte son foutu dortoir ?! Il pensait que les persécutions étaient finies, mais non.. Le voilà de nouveau victimisé, et bien comme il faut en plus.

De nouveau mort de peur, le Bleu & Bronze sentit ses genoux et ses épaules trembler. Il n’allait pas se mettre à pleurer quand même ?! Il fallait qu’il se ressaisisse un minimum. Quitte à se faire torturer, autant qu’il reste digne jusqu’au bout. Alors, il soupira pour évacuer toutes ses craintes, et accueilli son châtiment à bras ouverts. Il posa son œil sur la préfète, puis sur se qui venait de se dévoiler devant elle, c’est à dire une minuscule pièce cubique. Il n’y avait rien d’autre à l’intérieur qu’un unique bouton bleu. Bien bien, bravo miss Penthéra, là tu as surement gagné la palme du bourreau le plus ingénieux. Calaelen aplatit sa mèche blonde sur son œil blanc puis attendit la suite des événements.

- Viens ! Dépêche-toi ! Et arrête de réfléchir !!!
A toi l'honneur.

Décidément, cette fille était plus que bizarre. Pourquoi ne pas l’achever dès maintenant ?? Pourquoi tant de mise en scène ? C’était juste horrible à vivre pour l’oisillon bleu & bronze. Il se gratta l’arrière du crane, réfléchissant encore une fois sur tout cela. Il se demandait bien où tout cela pouvait bien mener. Et pour le savoir, il s’accordait à penser qu’il devait simplement la suivre.
Ce fut le château qui coupa court à toutes ces divagations, lorsque le sol se déroba sous ses pieds. Il sauta alors dans le cube pour rejoindre Kay, et appuya lourdement sur le bouton bleu. Aussitôt, le cube s’éleva, et cela fit s’ouvrir tout grand l’œil valide de Cal. Si cela continuait, ils allaient juste s’écraser contre le plafond en verre du dôme. Il jeta un œil apeuré à sa camarade, et fut d’autant plus surpris en constatant que finalement, elle n’avait pas l’air de maitriser plus que cela les événements. Du moins, c’était peut être se qu’elle voulait laisser croire. Mais Calaelen n’était pas dupe.

- Pourquoi tu fais tout cela ? Tout se que tu vas gagner, c’est nous faire écraser contre la verrière. Très intelligent.

Mais au lieu de percuter le plafond, Calaelen sentit le cube bifurquer pour se déplacer horizontalement. Cela perturba la Serpentard qui voulait répliquer. Puis une nouvelle fois, le cube changea de direction. Calaelen ne savait plus exactement dans quel sens ils allaient. Tout se qu’il espérait, c’était que cela le ramènerait dans son dortoir. En attendant, il se laissa glisser contre la paroi, tenant toujours sa baguette dans la main. Puis, dans un énorme bruit mécanique, le sol se fendit en deux, faisant ainsi tomber en chute libre les deux élèves. Le jeune garçon fut d’abord étonné de ne pas s’entendre crier, mais c’était surement la surprise qui venait de le prendre de court. Il ne distinguait que vaguement des formes et des couleurs autour de lui, mais pas suffisamment bien pour comprendre ce que c’était. Bientôt, il fut contraint de garder les yeux fermés pour ne pas voir son unique rétine en état de marche se faire la malle. La vitesse de la chute était impressionnante, et il redoutait plus que tout l’atterrissage qui ne pourrait juste pas se faire en douceur

Enfin, il sentit l’atmosphère changer pour devenir plus lourde, plus pesante. L’air lui manquait, et il sentait ses poumons lui bruler le thorax. Il ouvrit les yeux et fut très surpris de se qu’il vit. Il se trouvait désormais dans une énorme bulle de savon, qui flottait dans les airs dans un décor qu’il ne reconnaissait pas. D’ailleurs, cela n’avait rien de semblable à tout se qu’il avait pu voir à Poudlard jusque là. Sentant son heure venir, il rassembla ses dernières forces pour se débattre, se qui éclata la bulle. Il tomba alors au sol quelques mètres plus bas, l’air lui gonfla immédiatement les poumons. Il suffoqua et toussota quelques secondes, soulagé d’être en vie. Mais pour combien de temps..

[1343 mots]

Kay tenta d'accrocher quelque chose, d'agripper désespérément ses doigts sur la paroi derrière elle mais tout était parfaitement lisse à son plus grand désespoir. Les secousses infligées par l'appareil dans lequel ils étaient lui donnait la nausée, bien peu habituée à ce genre de sensation. Encore que le transplanage n'était pas bien loin. Elle n'était pas non plus claustrophobe mais quand même, à deux dans cette si petite surface c'était beaucoup.

"Pourquoi tu fais tout cela ? Tout se que tu vas gagner, c’est nous faire écraser contre la verrière. Très intelligent."

Alors qu'elle était fort occupée à maintenir un semblant de dignité en ce concentrant de toutes ses forces pour maitriser les traits de son visage, pour se maintenir à un semblant de calme. Le garçon en face anéanti tout en une phrase.
Elle ouvrit des yeux ronds en même temps qu'elle se rappelait son prénom, son année et sa maison.

* Pas futé pour un Serdaigle *
/ Il est tombé à côté du nid celui-là \
* Malheureusement, il faut croire *
/ Ce n'est pas la première fois qu'il nous la joue Diva... \
* Ben tu vois pas qu'il est totalement parano ce mec ! *

Elle serra fort les poings, puis les yeux. Si elle se fiait à son estomac qui semblait suivre les mouvements de leur cube, ils étaient montés puis avait bifurqué sur la gauche avant de tourner à droite, de descendre légèrement pour aller de nouveau à gauche, en haut puis enfin sur la droite. Aucune idée du temps ou des mètres (voir même kilomètres) parcourus. Elle aurait été bien incapable de les situer.

- Tu crois que je n'ai que ça à faire ? Tu es au courant que le château n'en fait qu'à sa tête ces temps-ci ?

Elle grogna à une énième secousse, brutale, qui stoppa leur course. Elle allait vraiment finir par rendre le petit déjeuné qu'elle n'avait pas encore prit. Le bleu et bronze s'était assis mais la préfète se méfiait. Un paranoïaque ça peu faire n'importe quoi, surtout ce qu'il ne faut pas !
Elle allait le sermonner pour lui faire comprendre que son intérêt était tout limité et qu'elle n'avait pas de temps à perdre avec lui mais ce bon vieux Poudlard avait d'autres projets pour eux. Et avant qu'elle n'ouvre le bec, le sol se déroba ou s'ouvrant largement dans un bruit à faire pâlir un fantôme. Aussitôt la jeune fille fut enrobée d'une énorme bulle savonneuse où l'air se fit rapidement très rare. Un sortilège de "Têtenbulle" lui donna un peu de répit même si elle devait paraitre absurde avec sa bulle dans la bulle. Néanmoins pouvant respirer tranquille, alors qu'elle flottait paisiblement vers le sol, elle put admirer le changement.
Elle soupira en voyant son camarade chuter comme une pierre à côté. Ne savait-il pas qu'il fallait rester calme pour survivre ? Lamentable en tout point. Elle l'ignora, tant pis pour lui.
Elle eu le temps de voir que la pièce était immense, mais bien peu éclairée et pas franchement très accueillante. Tout paraissait brisé, abîmé ou détérioré par une main ou par le temps. Une sorte de grande salle de bal, abandonnée, triste et un peu pièce fantôme. Table renversée, tableau décroché, vaisselle cassée. Elle eu brièvement l'impression de débarquer dans une image souvenir figée par le temps.
Enfin elle fut à quelques centimètres du sol et à l'aide de sa baguette, qu'elle avait gardée en main depuis son précédent sortilège, elle perça la bulle avant de se débarrasser de celle qui englobait sa tête. Elle alla voir le nain bleu mais resta à bonne distance, peu confiante.

- Ca va ? Et avant que ça ne recommence, ne t'avise pas de croire que j'y suis pour quelque chose. D'un tu es insignifiant, deux je ne serais pas venue dans la même galère si tout ça n'était que pour ta poire ! Range ta paranoïa deux minutes et aide moi plutôt à trouver la sortie, au moins tu te rendra utile.

D'un ample mouvement de robe, elle fit demi tour puis alluma sa baguette pour faire le tour de la pièce. Allez savoir pourquoi cela lui serrait ainsi le cœur de voir cet endroit. Comme-ci ils avaient interrompu et saccagé une fête. En voyant des torches éteintes, elle entreprit de les allumer une à une, et rapidement la pièce retrouva un peu de luminosité. Des tentures bleu, une estrade, et des portraits précieux. Il lui sembla reconnaitre Rowena Serdaigle mais elle n'en était pas certaine et préféra donc pousser son exploration.

* Je ne vois rien susceptible de nous aider à sortir d'ici.
Même le passage par lequel nous sommes arrivés à disparut. *
/ Il doit y avoir un passage, quelque chose ! \
* Tu es une conscience super intelligente toi !
Non vraiment j'insiste, que ferais-je sans toi ! *
/ ~Vexée~ \

Après avoir replacé ses cheveux qui l'embêtait en lui chatouillant le nez, Kay décida que la partie découverte avait déjà bien duré et qu'elle devait prendre des forces si elle voulait continuer. Donc dans un coin un peu près sympa et éclairé, elle lança quelque sortilège de nettoyage pour récurer la surface.
Méticuleusement elle retira son sac et sorti le plaid de plus tôt qu'elle étala sur le sol. Puis elle y ajouta le thermos de thé et les provisions qu'elle avait prit en passant par la grande salle. Fruits, gâteaux et confiseries. Au moins ne mourraient-ils pas de faim tout de suite.
Elle s'installe et entreprit sereinement de faire son petit repas.
Elle n'était bonne à rien le ventre vide, si elle s'évanouissait ce n'est pas lui qui pourrait grand chose.

- Heu Sweetpea, vient manger si tu as faim. Et avant que tu ne demande, non il n'y pas de poison.

Vivement qu'ils sortent d'ici sinon elle allait juste vriller. Ce n'était pas dans ses habitudes de surveiller tout ce qu'elle disait pour ne pas provoquer de drame, du moins elle ne le faisait plus qu'en présence de ses géniteurs.

[1008]

Affalé sur le sol tel un naufragé, Calaelen avait beaucoup de mal à reprendre son souffle correctement. Il avait la sensation que quelqu’un maintenait fermement ses mains sur sa gorge, l’empêchant d’inspirer les grandes bouffées d’air dont son cerveau avait besoin. Il roula sur le côté pour chercher du regard la jeune sorcière. C’était surement elle qui en était la cause. Il n’y avait personne d’autre ici. Et vu comme elle avait l’air douée, elle était surement capable d’une incantation pareille.
Il la vit finalement atterrir souplement sur le sol. Elle n’avait pas l’air d’avoir de difficulté à respirer, et la chute ne paru pas la perturber plus que cela. A croire qu’elle avait l’habitude de ce genre d’aventure. Cal eu une pensée pour toutes les victimes de la perfide jeune fille. Alors pour installer une barrière entre elle et lui, le petit blond chercha sa baguette. Il l’avait lâché bêtement en quittant sa bulle, elle ne devait donc pas être très loin. Il rampa à l’opposé de son adversaire pour mettre la main sur sa baguette et entendit vaguement Kay lui parler.

- […] Ne t’avise pas de croire que […] Tu es insignifiant […] tout ça n’était que pour ta poire […] trouve la sortie.

Calaelen s’arrêta de ramper et tourna la tête vers la jeune fille. Que venait-elle de dire exactement ? Il n’avait pas pu tout saisir à cause de sa respiration qui cherchait encore à avaler trop d’air. Elle continuait visiblement de le menacer et de le traiter d’insignifiant. Mais elle lui laissait visiblement une dernière chance de survie s’il parvenait à trouver la sortie. Décidé à fuir de là le plus vite possible, Calaelen plissa les yeux et pu apercevoir sa baguette un peu plus loin, elle avait roulé jusque sous un banc. Il se mit à quatre pattes et se précipita pour la récupérer. Au moins même s’il ne savait pas trop s’en servir pour se battre, il pourrait au moins intimider la demoiselle et peut être même la désarmer. Il se hissa ensuite sur le banc et observa vraiment pour la première fois les lieux. C’était une immense salle abandonnée, dominée par le bleu et le bronze. D’immenses piliers s’élevaient de part en part de la pièce jusqu’au plafond haut de plusieurs dizaines mètres. Calaelen balaya rapidement la salle du regard à la recherche d’une porte de sortie, ou d’un quelconque moyen de fuir. Mais il n’en vit aucune. Se qu’il remarqua en revanche, ce fut l’ombre d’une personne derrière l’un des piliers. Le 4ème cligna plusieurs fois des yeux pour être sur de bien voir, et l’ombre disparue aussitôt. Il se tourna alors vers Kay qui venait de s’installer un peu loin et avait sortie le pique-nique. Sérieusement ? Un petit gouter ici ? Elle est complètement barrée celle là.

- Heu Sweetpea, vient manger si tu as faim. Et avant que tu ne demande, non il n’y a pas de poison.

La préfète savait-elle seulement qu’ils n’étaient pas qu’eux deux dans cette pièce ? Oh oui, probablement. C’était même surement l’un de ses complices. Ce ne serait pas la première fois qu’elle ferait appelle à quelqu’un pour l’attaquer lui. Etait-ce la blonde cinglé des cuisines ? En tout cas l’idée du petit repas pour lui détourner l’attention c’était très bien joué. Mais le petit aigle était loin d’être bête et il préféra décliner poliment la proposition.

- L’insignifiant préfère sortir d’ici plutôt que jouer à la dinette, merci.

Sur ces mots, il tourna une nouvelle fois les yeux vers le pilier abritant la 3ème personne mystère. Il ne voulait pas se faire attaquer en traitre, alors autant qu’il reste attentif à tout se qui pourrait se passer. Il se leva et se déplaça sur le côté. Il fit mine de s’intéresser aux tableaux étalés au sol, mais guettait en fait le moindre mouvement de ses adversaires. Il voulait attaquer par surprise la personne inconnue. Néanmoins, un détail sur l’un des tableaux accrocha son regard. La toile représentait 4 personnes assises autour d’une table, des parchemins s’étalaient devant eux. La peinture ne bougeant pas, Calaelen pu observer tout à son aise les traits des personnages. Il reconnu aussitôt Rowena Serdaigle. Il devina ensuite que les 3 autres personnes étaient en fait les fondateurs de Poudlard. Le tableau suivant, était un fidèle portrait grandeur nature de Serdaigle. Sa position droite, le menton relevé, imposait d’une certaine manière le respect. Elle respirait l’intelligence et l’autorité, mais une part de timidité transparaissait dans son sourire. Ses yeux quant à eux semblaient très énigmatique, et Calaelen aurait juré les voir bouger. Alors que la minute d’avant ils le regardaient droit dans les yeux, ils regardaient désormais derrière son épaule, vers la droite, près du pilier de tout à l’heure. Convaincu que la créatrice de sa maison voulait l’aider à se débarrasser de Kay et la serpentine blonde complètement secouée, le bleu & bronze se retourna et marcha sans peur vers l’endroit que lui indiquait Serdaigle. Il était maintenant sur de gagner la bataille. Impossible de perdre alors que la plus puissante sorcière de son temps était derrière lui. Toujours la baguette en main, il dépassa le pilier et vit une petite alcôve dans le mur de pierre. Il n’y trouva personne, seulement un petit coffre finement ouvragé et incrusté de toutes petites pierres qu’il devina précieuses. Curieux, le blondinet pas fini jeta d’abord un œil par dessus son épaule pour s’assurer que la Serpentard ne lui tendait pas un piège, puis il s’approcha du coffre. A l’intérieur, il en était certain, il trouverait une arme redoutable qu’il pourrait utiliser contre toutes les personnes qui lui voudraient du mal. Il ouvrit le petit coffre, et fut très déçu de n’y trouver qu’une stupide bague. Il souleva même le tissu en soie sur lequel reposé le bijou mais ne trouva rien en dessous. Il referma alors le coffre en grognant et quitta le renfoncement en laissant là la relique qu’il jugeait inutile. Il chercha ensuite se que voulait réellement lui montrer Dame Serdaigle. Il tâtonna les pierres à la recherche d’un passage secret.

- Que voulait-elle me montrer… C’est forcement par là…

A ce stade là, Calaelen avait complètement chassé de son esprit la présence de Kay et de l’ombre qu’il avait cru voir. Il voulait juste sortir loin d’ici, et retourner dans sa petite tour. Ah qu’il est bien loin le temps de l’insouciance dans le dortoir..

[1069]

"L’insignifiant préfère sortir d’ici plutôt que jouer à la dinette, merci."

La Serpentard haussa les épaules, se fichant royalement du blondinet. Elle avait juste fait preuve de courtoisie, ce dont ce rustre semblait totalement dépourvu. Mais comme au fond, peu lui importait, elle détourna son regard et ignora paisiblement l'oiseau déplumé pour revenir à son goûté.
Marre qu'à chaque fois les déboires du bahut la prive de repas ! C'est vrai quoi ! Depuis la rentrée elle avait perdu au moins trois kilos à force de courir partout sans jamais avoir le temps de manger ! C'était pénible à la fin. Ok, un château ça ne mange pas, alors il n'y pensait pas forcément mais s'il voulait que les élèves vivent assez longtemps pour lui recharger son niveau magique, il allait devoir mettre de l'eau dans sa potion.
Elle se servit donc un mug de thé pomme/cannelle bien chaud, qu'elle accompagna de quelques biscuits petits beurres. Son esprit s'éloigna quelques temps, repartant dans les méandres de ses plans plus ou moins foireux pour le moment.
Son principal problème étant qu'elle ne vivait plus avec ses parents depuis longtemps, et qu'elle avait une idée bien précise de ce qu'elle voulait faire. Mais pour ça il fallait absolument qu'elle se rappel des habitudes des ses géniteurs. Et pas moyen de soudoyer l'un de ses stupides elfes de maison qui préfèreraient probablement s'auto-découper lentement plutôt que de trahir sa famille.
Quoique, il y avait Breaks, l'elfe jardinier qui pourrait parler, il détestait devoir être cantonné à l'extérieur du manoir. Mais il ne devait pas en savoir beaucoup plus qu'elle vu qu'il ne rentrait jamais dans le manoir et dormait aux écuries. Peut-être pourrait-elle négocier avec la gargouille d'elfe qui lui avait servit de nounou quand elle était petite mais elle savait bien que ses parents avaient viré la magiconourice car elle l'aimait bien. Si bien qu'ils avaient choisit un elfe qui n'en aurait rien à faire d'elle, qui ne ferait que son travail.

*Bon, il va falloir éclaircir ce point que je choisisse l'heure pour agir !*

Elle reposa sa tasse désormais vide, attrapa une pomme dans laquelle elle croqua en regardant la hauteur de plafond. Pourquoi faire des salles aussi haute sérieux ? Les sorciers volaient ils à l'époque ? Elle termina sa pomme, fit passer le tout avec un grand verre de multivitaminé et enfin repus, elle rangea son petit bazar avec meilleure humeur.
Une fois la totalité de son pique-nique de remballé, elle chercha enfin la blondinette du regard, mais elle ne le voyait pas. Elle se leva donc en passant son sac à l'épaule, avança tranquillement en balayant la pièce du regard.
La silhouette se dessina alors et Kay soupira. Il avait le don de la mettre en rogne. Elle lui emboita le pas, silencieusement, comme à son habitude en faite.
Tout était étonnement silencieux, vu l'espace le moindre bruit devrait faire un énorme écho, pourtant non, tout était calme et sombre.
Au bout de quelques minutes, en flânant tranquillement, elle se retrouva face au dos du Serdaigle qui baragouinait tout seul dans la barbe qu'il n'avait pas. Elle se rapprocha pour voir de quoi il s'agissait, et alors une brusque envie de pleurer lui monta à la gorge.

- NON !!! Ça ne peux pas être toi !!! Ça ne DOIT pas être toi !!!

Elle s'était tendue et serrait des poings à se couper la peau avec les ongles. Ses yeux vert avaient noirci sous la colère. Mais elle ne regardait pas le bleu et bronze, lui au fond elle s'en fichait, ce n'était même pas sa faute ! De rage elle se tourna vers le pilier le plus proche dans lequel elle frappa de toutes ses forces. Puis, totalement hystérique, elle se retourna et attrapa un premier tableau qu'elle frappa contre le mur jusqu'à ce que le cadre et la toile se retrouvent en charpies. Elle enchaina avec un second, puis un troisième, et totalement essoufflée elle s'écroula sur le sol.

- TU ES SÉRIEUX VIEUX CHÂTEAU DÉCRÉPIT !!! QUE VEUX-TU FAIRE AVEC LUI ! IL A PEUR DE SA PROPRE OMBRE ET PARMI TOUS LES SERDAIGLE DE CE BAHUT TU LE CHOISIS LUI !!!

Dépitée, à deux doigts de pleurer, la verte et argent ce sentait au bout du rouleau. Mais finalement la fatalité la rattrapa et la frappa de plein fouet. Cet idiot peureux et criard était le quatrième, ça ne pouvait être autrement. A moins qu'il n'ai pas trouvé la bague exprès, peut-être ne pouvait-il pas mettre la bague ? Elle soupira, au fond il y avait peu de chance et elle le savait. Elle grogna et se releva, considérant enfin l'avorton dont elle rêvait de découper la boite crânienne pour vérifier qu'il possédait bien un cerveau en état de marche.

- Désolée, ça n'était pas vraiment contre toi. Écoute, je sais que tu es ce qu'on pourrait appeler un paranoïaque sévère mais tu n'es quand même pas à ce point d'un autre monde que tu n'as pas remarqué que le château allait mal.

Elle se redressa correctement, épousseta ses affaires et retira minutieusement les échardes qu'elle s'était enfoncées dans les mains. Il y avait quelques sillons de sang à cause de ses ongles mais elle l'ignora en approchant du coffre qu'elle montra à Calaelen.

- Tu vois cette bague ? Il en existe 4 différentes, représentant chacune une maison. J'ai trouvé celle de Serpentard et d'autre on trouvé Gryffondor et Poufsouffle. Tu viens de trouver celle de Serdaigle. Chacune possède son propre pouvoir et chacune livre à son porteur des informations sur le passé.

Elle rebroussa chemin pour récupérer son sac qu'elle avait fait tomber durant sa petite crise. Elle y plongea la main pour farfouiller et elle en sorti la petite trousse abritant sa propre bague, elle l'ouvrit et la montra au blond, prenant grand soin de ne pas rentrer en contact avec de peur de se mettre à éprouver les sentiments de l'autre. Et vu l'état de son cerveau ça ne devait pas être beau.

- Lorsque nous serons réunis tous les quatre avec toutes les bagues, nous pourrons ouvrir un passage que nous pensons se situer dans le grand hall. Cela afin de rendre sa magie au château, pour le soigner. Je pourrais t'en dire plus mais ce n'est pas vraiment le moment alors s'il te plais prend ton anneau et partons d'ici. Je te présenterais les autres et tu pourras lire le grimoire des fondateurs.

Elle commençait à se sentir observée et à l'étroit. Elle ne se sentait pas bien, inconsciemment elle serra l'anneau de Serpentard contre elle. Une ombre jaillit à droite et elle releva sa baguette, prête à lancer un sort. Elle se rapprocha du plus jeune, essayant de rester devant lui, au cas ou.

- C'est quoi ce truc encore ?

[1136]

Ses longs doigts parcouraient les pierres froides du mur face à lui. Il était sur que l’une d’elles était le déclencheur de la porte de sortie. Il suffisait juste de trouver la bonne. Et pour ne pas se retrouver à tâtonner chaque pierre de la graaaande salle, Calaelen décida de garder un petit périmètre, celui juste à côté de l’alcôve, l’endroit exact que lui a révélé Serdaigle. La sortie était là, il en était sur. Il continuait tranquillement sa fouille lorsque la serpentine machiavélique se mit à lui gueuler dans les oreilles.

- NON !!! Ça ne peux pas être toi !!! Ça ne DOIT pas être toi !!!

Le Bleu & Bronze jeta un œil par-dessus son épaule, persuadé qu’elle allait lui sauter dessus. Mais il fut soulager de la voir sauter partout en criant des trucs qu’il ne comprenait pas vraiment. Elle semblait parler à quelqu’un. Probablement son complice toujours caché quelque part. Haussant les épaules, Calaelen laissa la petite hystérique se défouler sur les cadres et reprit sa recherche. Il devait vraiment sortir de là, ça devenait urgent. Et il était même sur que s’il trouvait la sortie et s’y engouffrerait, la folle des Verte & Argent ne s’apercevrait même pas de son absence.

- Désolée, ça n’était pas vraiment contre toi.
- Mmh ?

Le blond se risqua de nouveau à regarder par-dessus son épaule pour dévisager sa camarade, et vit que cette fois ci, elle semblait s’adresser à lui. Alors poliment, il se tourna complètement vers elle et écouta sagement se qu’elle avait à dire. Non pas que cela l’intéressait de faire causette, mais il savait mieux que personne que contrarier un fou c’était simplement suicidaire.

- Ecoute, je sais que tu es ce qu’on pourrait appeler un paranoïaque sévère, mais tu n’es quand même pas à ce point d’un autre monde que tu n’as pas remarqué que le château allait mal.

Calaelen pencha la tête sur le côté. Il trouvait cela fascinant le changement si brusque du ton de la jeune fille. Il n’y a même pas 2 minutes elle se pétait carrément les doigts sur une colonne en marbre, et là elle semblait si calme.. Oui, c’était fascinant. Cela dit, Calaelen n’accorda pas beaucoup de crédits aux paroles de la jeune fille. Maintenant qu’il la savait hystérique en plus d’être sadique, il se doutait bien qu’elle ferait tout pour attirer son attention pour mieux le décapiter ensuite. Il s’abstint donc de répondre que visiblement, ce n’était pas le château qui allait mal mais elle.

- Tu vois cette bague ? Il en existe 4 différentes, représentant chacune une maison. J’ai trouvé celle de Serpentard et d’autre on trouvé Gryffondor et Poufsouffle. Tu viens de trouver celle de Serdaigle. Chacune possède son propre pouvoir et chacune livre à son porteur des informations sur le passé.
- Passionnant.

Sentant que l’histoire allait être longue, Calaelen se laissa glisser contre le mur de pierres en soufflant. Cette petite aux cheveux bizarres avait décidément de la chance d’être tombé sur lui et non un autre. Parce que cette petite histoire à dormir debout en aurait poussé plus d’un à la faire taire, ou bien à en faire la risée de l’école. Mais doté d’une grande indulgence, et d’une patience sans limite, Calaelen ne ferait pas cela. Il comptait bien ne pas l’énerver, écouter ses fantasqueries en silence, puis doucement la faire retourner à la réalité pour trouver enfin la sortie et retourner chacun dans ses quartiers. Il l’observa farfouiller dans son sac puis la vit revenir avec un truc qu’il n’identifia pas. Elle se pencha alors sur lui et lui montra une bague plutôt hideuse, serti d’émeraudes.

- Lorsque nous serons réunis tous les quatre avec toutes les bagues, nous pourrons ouvrir un passage que nous pensons se situer dans le grand hall. Cela afin de rendre sa magie au château, pour le soigner.

Quelle imagination. C’était digne de grands romans fantastiques pour adolescents névrosés. Et pour ne pas contrarier la romancière en herbe, Calaelen acquiesça de la tête. Il espérait être convainquant pour ne pas la rendre folle hystérique de nouveau. Aussi, il se demandait sincèrement s’il y avait réellement d’autres personne dans ce château qui croyaientt comme elle dur comme fer à cette histoire. Et l’image de la Serpentard blonde lui vint en tête. Elle c’était sur, elle faisait aussi parti de la secte.

- Je pourrais t’en dire plus mais ce n’est pas vraiment le moment alors s’il te plaît prend ton anneau et partons d’ici. Je te présenterais les autres et tu pourras lire le grimoire des fondateurs.
- J’ai hâte.

Le 4ème se releva, content que la préfète ne veuille pas lui en raconter d’avantage. Il en avait assez entendu pour se rendre compte que le cas de la jeune fille était vraiment sans espoir, que rien ne la ferait revenir au monde réel. Aussi, il décida de changer de tactique. Il devait à tout prix l’empêcher de l’enrôler dans sa secte.

- Ecoute, mon anneau, je te le donne. Va sauver le château avec tes compagnons, dans ton coin, et moi je vais retourner dans ma salle commune. Comme cela, on…
- C’est quoi ce truc encore ?

Remarquant que Kay ne l’écoutait pas, le blond grogna mais tourna le regard dans la direction qu’elle lui indiquait. Il vit alors l’ombre de tout à l’heure. Il reposa ensuite son œil sur Kay et arqua un sourcil.

- Comment ça c’est quoi ? C’est un membre de ta guilde. Je vais lui donner l’anneau.

Calaelen retourna dans le renfoncement et ouvrit le coffre. Il prit la bague, et fut surpris de trouver le métal plutôt chaud. Mais peu désireux de la garder, il retourna dans la grande salle et passa devant Kay pour s’approcher de l’ombre. Il tendit la main tenant l’anneau et avança par petits pas vers la 3ème personne. Et bizarrement, s’en approcher n’éclaircissait pas les contours de cette personne. Au contraire même, l’ombre devenait plus sombre.

- Mets là.

La voix, Calaelen était sûr qu’elle venait de l’ombre. Mais étrangement, il l’entendit à l’intérieur de lui-même. Soudain plus confiant, le petit blond baissa les yeux vers l’anneau. Il savait que cette voix était là pour l’aider, de la même façon que le tableau de Serdaigle l’avait aidé tout à l’heure. Alors, il enfila la bague, et il disparu.

Il vit une série de flash, et aperçu sans les comprendre une multitude de scènes qui se succédaient. C’était beaucoup trop rapide pour lui, et il se retrouva soudainement dans une pièce sans contour. Il n’y avait ni mur ni plafond, elle semblait s’étendre à l’infinie. Calaelen tourna sur lui-même. Mise à part un immense trône en bois massif et un petit fauteuil, il n’y avait aucun meuble. Malgré tout, le petit aigle savait exactement se qu’il fallait faire. Il s’approcha du trône où y était assit une femme. L’adolescent s’installa dans le fauteuil juste en face, et baissa la tête en signe de soumission.

- Regarde-moi, Calaelen Sweetpea.

Le blondinet obéit et leva les yeux vers Rowena Serdaigle.

- Sinueux sera le sentier.
De nombreuses qualités,
Il faudra vous armer.

Force et Courage
Sont à mettre dans vos bagages ;
Loyauté et Justesse
Vous permettront des prouesses ;
Sagesse et Réflexion
A user à profusion ;
Ambition et Ruse
Avec tout cela plus d’excuse.

Ensemble, ayez le même but.
Autrement le château ira à sa perte.
Importantes sont les minutes,
Restez toujours en alerte.

Rowena planta ses yeux gris dans ceux perdus de Calaelen, et elle lui sourit. La Bleu & Bronze sentait que cette petite cantique étaient très importante, et il avait peur de ne pas tout retenir. Heureusement que son cerveau de Serdaigle lui avait permit malgré cela d’en saisir le sens rapidement. Il fit donc un signe de tête pour montrer qu’il avait bien entendu, puis une voix dans sa tête lui souffla qu’il pouvait retirer la bague, se qu’il fit.

Calaelen tomba alors lourdement sur le sol. Il étouffa un juron et se massa le tibia qui venait d’amortir la chute. Il roula ensuite sur le côté pour rapidement analyser les lieux : il était de retour dans la salle de fête abandonné. Il vit Kay un peu plus loin qui le regardait avec des yeux ronds.

- Quoi. Tu n’as jamais vu quelqu’un tomber du ciel ?

Il se releva péniblement et ramassa l’anneau qui était au sol. Il le fit tourner entre ces doigts, puis le rangea dans sa poche de veste. Il ne voulait plus le donner. Après tout c’était lui qui l’avait trouvé, c’était donc le sien.

- Bon on s’en va ou bien il faut crécher ici ?

A ces mots, une échelle descendit du plafond, sans un bruit. On n’en voyait pas le bout, mais c’était assurément leur seul moyen de partir d’ici.

- Chouette. Je me disais que ça manquait de suspense depuis quelques minutes. Les dames d’abord.

[1487]

"Comment ça c’est quoi ? C’est un membre de ta guilde. Je vais lui donner l’anneau."

Est-ce que vous voyez dans les dessins animés, la scène ou la personne en colère est retenue par une autre pour éviter de sauter à la gorge de celui qui à provoqué l'énervement ? Quand elle gesticule violemment des bras, des pieds, quand elle remue de tout son corps en se débattant pour atteindre l'autre afin de lui faire ravaler son sourire ?
Kay se sentait comme ça mentalement, tout son être mourrait d'envie d'aller clouer le bec de ce petit arrogant, prétentieux et dégénéré de Serdaigle. Mais c'est une demoiselle de haut rang et on ne se ridiculise pas ainsi, en s'abaissant à frapper un moins que rien, surtout sans une paire de gant.
Elle pesait donc le pour du contre pour sortir sa baguette avec l'idée de réchauffer les fesses de l'insolent à coup de sort mais là encore, ce n'était pas très classieux comme comportement.

* Ce mec aurait du être chez les serpents vu son impertinence et sa paranoïa... *
/ C'est pas faux. Tu devrais lui coller une bonne branlée à ce petit c... \
* STOP ! Pas d'insulte s'il te plais, pas même à l'intérieur de ma tête, merci. *
/ Mais tu es vraiment coincée chérie, j'espère que ta copine la petite lionne aux cheveux flamboyants arrivera à détendre un peu durant vos vacances, sinon ça promet ! \
* Tu peux aussi prendre des vacances dans ton coin, ce qui signifierait enfin de VRAIES vacances pour moi ! *
/ Et je fais comment, je découpe un bout de ce truc spongieux qui te sert de cerveau et je me barre avec ? \
* Faut vraiment que j'aille voir un psychomage moi --" *

Finalement elle secoua son corps et sa tête et elle revint à Calaelen, celui-ci était déjà parti vers un renfoncement dont la noirceur ne lui donnait pas envie d'approcher. Ce qu'elle fit légèrement quand même, s'attendant à voir le blond tomber dans les citrouilles s'il lui prenait la subite impulsion de mettre l'anneau à son doigt.
La jeune femme le suivait des yeux en silence, elle ne comprenait pas vraiment ce qui était en train de ce produire. Une vive lumière l'aveugla quelques secondes, quand elle rouvrit les yeux il n'y avait plus rien devant elle.

- Sweetpea ??

Elle n'avais pas vraiment envie de rentrer dans les recoins pour vérifier la présence du borgne, aussi préféra-t-elle se convaincre qu'il avait passé la bague et elle songea avec un sourire mesquin qu'il devait gire quelque pars à terre, non loin, le nez dans la poussière.
Ne voulant pas se salir pour cet idiot congénital, elle se tourna vers la petite alcôve abritant le coffre qui avait autrefois gardé la bague de Rowena Serdaigle. Quelques sorts de décapage plus tard, l'une de ses spécialités, la petite niche redevenait propre et resplendissante. Recouverte d'un riche tissus soyeux et bien moelleux, la préfète s'y hissa à l'aide des bras et s'y installa confortablement.
Fouillant de son sac ensorcelé, elle en tira le grimoire des fondateurs pour l'observer un peu mieux. Bientôt Malicia et elle devrait organiser une réunion avec les deux derniers membres, ceux-ci à l'aide de leur bijou respectif pourront dévoiler les dernières parties du livre.
Il y avait bien peu de chance qu'ils réussissent à tout faire avant la fin de l'année puisqu'ils entamaient déjà leur dernier mois d'école, mais bon espoir elle avait d'en finir avant la fin de l'année civile. La flamme des quelques bougies autour vacilla plusieurs fois et la demoiselle soupira, dépitée de ne pouvoir poursuivre son inspection. Elle lança un regard dans le coin où elle supposait être la blondinette tarée masculine, mais rien n'avait changé de ce côté aussi rangea-t-elle le livre pour repartir dans ses pensées.

* Mère va lancer sa récolte dans environs 5 semaines, c'est à ce moment là que je dois agir. Entres autres elle récoltera l'asphodèle et l'aconit. Si je parviens à faire ce que je souhaite, elle ne verra rien venir et père commencera à apprendre sa première leçon. Pour lui, il me faut la plus belle et la plus douce des décoctions, il faut que ce soit lent, douloureux et irréversible. Il est trop bon préparateur pour risquer qu'il puisse se préparer un remède. Il faudrait que je puisse mettre mon nez dans les fioles de Rogue, je demanderais à Mali de me pistonner sur la méthode et l'entrée.
Bon il en met du temps celui-là !!! Décidément il me polluera l'air jusqu'au bout...*

Elle passa en position assise, les pieds dans le vide. Et aussi brusquement que plus tôt, une vive lumière lui brûla les rétines suivie d'un bruit de chute magistrale. Elle écarquilla les yeux en descendant de son perchoir, découvrant le bleu et bronze sur le sol en train de se masser une cheville comme-ci de rien n'était.

"Quoi. Tu n’as jamais vu quelqu’un tomber du ciel ?"
* Ben si, tous les matins à six heures douze scrout des iles... --' *

Elle le vit enfourner la bague dans sa poche et elle retint un sourire narquois. Alors il ne parlait plus de complot et d'asile de fou le nain blanc ? Elle ignora sa remarque suivante, hésitant à lui faire quelques réflexions sur sa paranoïa soudain mise en veille. Mais elle n'en eu pas le temps.
Elle regardait l'échelle descendre paisiblement en réponse au blond, totalement blasée.

"Chouette. Je me disais que ça manquait de suspense depuis quelques minutes. Les dames d’abord."
* Ben voyons, les jupes devant et les pantalons en dessous, logique ! *
- Très bien, attends deux minutes alors.

Elle disparut rapidement au fond de la pièce derrière ce qui restait d'un vieux paravent miteux. En un clin d’œil elle sortie un jean et un tee-shirt manches longues, vert émeraude, aux épaules nues. Elle se changea tout aussi rapidement et elle rejoignit l'aigle en fourrant sa robe dans son sac.

- Maintenant on peu y aller.

Sur ce elle attrapa les premiers barreaux et elle commença son assomption en silence. Elle voulait rester concentrer car cela risquait de prendre un bon moment et d'être très fatigant. Effectivement, au bout d'un bon quart d'heure ils étaient toujours sur cette maudite échelle.

- J'ai l'impression que ça n'en fini pas, ce n'est pas normal !!!

Elle s'arrêta un moment bien décidée à prendre une pause. Heureusement l'échelle était rigide et fixe sans quoi elle n'aurait pas tenue plus de quelques secondes. Doucement elle passa ses deux jambes à un même niveau pour s'asseoir sur le barreau, s'agrippant à celui plus haut avec ses bras. Elle souffla un bon coup et dégaina sa baguette de son bracelet magique pour un "Aguamenti" bien mérité, elle mourrait de soif. Cal' pourrait boire plus bas si l'envie lui en prenait.
Après quoi elle regarda tour à tour sa baguette puis l'échelle et de nouveau l'un puis l'autre. Elle haussa les épaules en réponse à sa petite idée, ça ne coûtait rien d'essayer.

- Finite Incantatem !

Aussitôt le plafond apparut, avec une très jolie trappe, à peine quelques échelons plus haut. Elle soupira de soulagement et reprit de la vigueur, espérant que le château avait eu ce qu'il voulait pour le moment.

- Enfin, encore un effort c'est presque fini, la trappe est là !

Elle reprit donc, non sans un grognement, sa petite grimpette et en quelques minutes elle poussait le panneau de bois pour se hisser dans la pièce suivante.
Une fois debout elle regarda autour d'elle, ils étaient de retour dans le jardin d'hiver. Tout semblait avoir retrouvé sa place, elle se précipita sur la porte, fermée.

- Cela aurait été trop beau bien évidement.

Elle se tourna donc vers le blond, renfrognée mais en essayant de ne pas se fermer comme une huître. Elle s'installa à l'une des tables en passant une jambes sous ses fesses, posant son sac sur la table, résignée à attendre la suite.

- Tu as vu les débuts de Poudlard toi aussi ?

[1349]

L’échelle ne semblait pas dater de la même époque que la salle où ils étaient. Calaelen se demanda donc comment faisait les gens avant pour venir et sortir d’ici. Peut être par portoloin ? Ou alors en balais ? Oui bien en bulle ! Ah non pas en bulle, ca c’était de la faute de la vipère. D’ailleurs, qu’attendait-elle pour monter ?! Pour une fois que le blondinet se faisait galant.

- Très bien, attends deux minutes alors.
- Oh oui fais donc, et prend ton temps. Ce n’est pas comme si j’avais autre chose à faire que t’attendre de toute façon.

Mais Calaelen n’était pas sur que Kay l’avait entendu, elle s’était déjà éclipsée il ne savait où. Bon de toute façon il n’avait pas besoin d’elle. Il pouvait très bien trouver le chemin jusqu’à son dortoir tout seul. C’était un grand garçon maintenant. Il allait passer en 5ème année. Allez courage petit.
Satisfait de ses auto-encouragements, Calaelen s’approcha de l’échelle et y mit un pied. L’échelle grinça et fit pousser un petit cri de peur au grand blond. Il recula et trébucha, retombant sur les fesses. Impossible qu’il risque sa vie comme cela. Ce n’était pas de sa faute s’il était ici mais celle de la folle aux cheveux pas normaux. Alors a elle l’honneur.
L’entendant revenir, Calaelen se dépêcha de se lever puis adopta une position qu’il trouvait cool.

- Maintenant on peut y aller.

Le Bleu s’empêcha de lui faire une remarque. Mais il la détailla de l’œil, et sentit qu’il y avait quelque chose de différent chez elle, mais ne trouva pas quoi exactement. Rien en tout cas qui méritait d’en faire tout un cirque. Il leva les yeux au ciel puis se décala pour la laisser atteindre l’échelle et la regarda grimper. Il ne la pensait pas aussi agile. Et il bouda en voyant que l’échelle ne grinçait pas avec elle. Quand il fut sur et archi certain que l’échelle ne céderait pas sous leurs poids, et que Kay était suffisamment haute pour ne pas qu’elle saute et lui fausse compagnie, Calaelen grimpa enfin. Il n’était pas confiant du tout, et pas aussi à l’aise que la jeune préfète. Il peinait à avancer et Kay lui mit une très grande avance. Il ne la voyait même plus. Il grimpa ainsi difficilement pendant une bonne demi-heure, soufflant comme un bœuf. Le sport, ce n’est vraiment pas pour lui. Il vit enfin Kay qui faisait l’équilibriste sur un barreau.

- Finite Incantatem !

Calaelen ne se demanda pas plus que cela se qu’elle cherchait à faire en lançant cette incantation. Il tenta maladroitement de s’assoir lui aussi, parce qu’il n’avait pas prit le loisir de faire une pause, lui. Il devait vraiment faire attention, au moindre mouvement mal géré il s’écraserait en bas. Et il savait qu’il ne pouvait pas compter sur la fille pour l’aider à le remettre en morceau. Il pencha la tête en bas pour voir où il mettait ses pieds et vit soudain le sol, à seulement une dizaine de mètres sous lui. Comment cela était il possible ?? Une demi-heure qu’il grimpait cette fichue échelle !!!

- Je vais faire un meurtre.
- Enfin, encore un effort c’est presque fini, la trappe est là !
- Tu te fous de moi ? Avec tes conneries on a redescendu !!

Cal leva la tête pour fusiller la fille pas très futée du regard et la choper pour l’étrangler, mais ne vit que son postérieur grimper vers….. une trappe !!

Soudain remotivé à bloc, Calaelen rangea dans un coin de sa tête les insultes qu’il voulait lancer il y a quelques secondes à peine à la préfète et la suivit. Il eu du mal à passer la trappe, ses bras n’ayant plus de force du tout. Mais une fois sur le sol de la cours, le blond s’échoua sans grâce en grognant de douleur. Il savait qu’il serait courbaturé de partout pour le restant de la semaine. Il entendit ensuite Kay s’acharner sur la porte de sortie puis soupirer.

- Cela aurait été trop beau bien évidement.

C'est-à-dire ? Qu’est ce qui est moche ? Quelqu’un bloque la porte de l’autre côté ? Ou bien une bande de brutes l’attend pour le bizuter ? Ou encore, un professeur de l’école les attends poings sur les hanches pour les engueuler d’avoir ouvert une trappe dans la cours de l’école ?? Calaelen se fichait pas mal de se faire taper ou disputer. Il retournerait quand même dans son dortoir pour ne plus jamais en sortir, donc c’était parfait. Il ouvrit les yeux pour voir se qui contrariait ainsi la préfète mais la vit s’installer un peu plus loin.

- Tu as vu les débuts de Poudlard toi aussi ?

Calaelen ignora calmement la question, et se leva avec quelques difficultés. Ses muscles avaient fondus. Il avança en titubant jusqu’à la porte, et chercha à l’ouvrir, en vain évidement.

- Joie.

Il soupira et se laissa tomber là, contre le pan de porte. Ainsi il serait en première ligne dès que quelqu’un ou quelque chose viendrait les sauver. Il se sentit soudain très fatigué. Au bout du rouleau. Il avait l’impression d’être éveillé depuis beaucoup trop longtemps. Pourtant, il n’a pas du se passer 3h depuis qu’il avait quitté son dortoir. Aaah.. Son dortoir.. Il soupira une nouvelle fois puis regarda Kay. Celle-ci attendait visiblement une réponse de sa part.

- Ce n’était qu’un rêve.

Il baissa les yeux pour ne pas que Kay puisse lire quoi que se soit dans son œil vert. Et puis pour être honnête, il se demandait si c’était vraiment juste un rêve. Il aimerait penser que oui. Mais cela lui avait paru trop réel. Et se qu’il ne voulait surtout pas admettre, c’était qu’il avait entre autre vu Kay dans son "rêve". En repensant à tous les flashs qu’il a pu voir, il avait le sentiment d’avoir traversé tous les siècles ou presque. Poudlard au temps des fondateurs, jusqu’à aujourd’hui. Il repensa ensuite à se que lui avait dit Serdaigle. Le château serait donc-t-il réellement en danger ? En tout cas c’était bien ambitieux de penser que lui, Calaelen Sweetpea, pourrait le sauver. D’un autre côté, il se sentait flatté d’avoir eu cette entrevue. Surtout qu’elle l’avait appelé par son prénom. Il eu un faible sourire en y repensant.

[1059]

* On dit que la vie de château est mère de l'oisiveté, tout dépend du château... Ici c'est le meilleur prof de sport du coin, le meilleur diététicien aussi... Sérieux, je suis presque certaine de pouvoir vendre des séjours de dix à quinze jours aux copines tarées de Mère, les accros du régime ! Perte de poids garanties... entre 2 à 5 kilos la semaine. Mais attention, l'abus est dangereux pour la santé, la prolongation du séjour aussi d'ailleurs...*

Elle sortie rapidement de ses délire et ne s'offusqua pas du manque d'entrain, ou de réponse, du blond. Elle n'avait pas plus envie que lui de papoter gaiement après leur escapade, encore qu'elle semblait mieux s'en remettre que lui. En même temps elle avait l'avantage de l'habitude, donc de l'entrainement. Et elle était plutôt sportive même si elle n'en donnait pas l'air, elle n'avait pas été élue capitaine de l'équipe de Quidditch pour rien ! Mais elle glissa vers une autre pente du terrain, celle-ci était trop abrupte et risquait de faire craquer son self contrôle. Si elle n'avait plus de barrage, elle ne répondait plus de rien sur la maitrise de ses nerfs, et donc, par extension, sur l'état du blondinet. Elle se concentra de nouveau mais il évitait de lever la tête, comme prostré.
Elle le laissa à son observation, ne sachant trop que faire de ce bleu et bronze encombrant mais surtout, peu coopératif. Elle était bien consciente que si Poudlard l'avait choisi, c'est qu'il avait de bonne raison, et même si elle ne voyait pas lesquelles, ce n'était pas à elle d'en juger. Toutefois elle ne voyait pas quoi faire pour le dérider un peu, car ils allaient devoir bosser ensemble qu'ils le veuillent, ou non. L'école ne leur laisserait de toute manière, pas le choix.

"Ce n’était qu’un rêve."
- Tu en es certain ?

Pas besoin d'être bon en divination pour deviner que le bonhomme n'y croyait pas tellement lui même. Quand vous entriez en contact avec la bague, et donc par son biais, à l'âme de votre fondateur, de votre maison, vous ne pouviez plus faire comme-ci de rien n'était. Elle se demanda de quel pouvoir avait hérité le blond de par son anneau. Et une fois encore, sur ce qu'il avait put entrevoir du passé, ou du futur. Tout était fait pour les orienter, il allait donc devoir parler.
Mais avant de papoter là dessus, il fallait qu'il comprenne que ce n'était pas un rêve. Quoiqu'il ai vu, c'était Poudlard et les créateurs du château qui le lui avait montré.
Elle soupira donc et sorti l'antique grimoire dérobé dans le bureau directorial avec Malicia quelques jours plus tôt. Cela ne lui plaisait guère de le prêter à quelqu'un et elle se sentait tout à fait capable d'agresser sévèrement une personne pour le reprendre, mais elle espérait déclencher quelque chose chez le blond. Elle en caressa nostalgiquement la couverture avant de le retourner. Il y avait toujours le nom et la maison de la Gryffondor, ainsi que la sienne. N'en manquait que deux, qu'elles avaient désormais trouvé. Kay soupira mentalement, elle était sûre que cela avait été bien plus facile pour son amie, le Poufsouffle n'avait pas du beaucoup résister pour la croire et la suivre. Comme d'habitude le récalcitrant était pour elle.

* Ben voyons, le jour ou j'aurais de la chance c'est que j'aurais eu le temps de me faire tout un chaudron de Felix Felicis... Je vais peut-être m'y mettre la semaine prochaine tient, j'aurais bien besoin de chance dans les temps à venir. *

Elle grogna intérieurement de plus belle. Elle s'arrêta alors sur un petit détail étrange, ou plusieurs. Mali et elle avait 15 ans, elles étaient deux filles amies, censées représenter deux maisons ennemies avec deux fondateurs masculins. Elle aurait mit sa main au feu que le Poufsouffle et le Serdaigle ne se fréquentait pas en dehors des cours communs qu'ils devaient partager étant tous les deux des quatrièmes de 14 ans, masculins, représentant deux maisons amies aux créatrices féminines... cherchez l'erreur. Ils semblaient être tout l'inverse des fondateurs à leur époque.
Elle déposa doucement le livre par terre puis elle l'envoya glisser jusqu'au borgne. Si ce livre ne lui ouvrait pas les yeux, elle n'y arriverait pas et le laisserait alors affronter sa douce demoiselle Kach.

- Sweetpea, le livre des fondateurs. Pose ta main avec la bague sur la quatrième de couverture, tu vas voir.

Elle n'avait pas essayé de donner de ton particulier à son intonation. Déjà parce qu'elle était fatiguée mais en plus parce qu'elle en avait assez de surveiller ses mots pour calmer la paranoïa de l'aigle. Il pouvait bien la prendre pour la grande prêtresse vaudou du Mont Pèlerin, elle s'en fichait comme de son premier balai ! Tant qu'il essayait de prendre un peu plus ça au sérieux, et qu'il faisait sa part du boulot, elle n'aurait rien à y redire. S'il l'écoutait, non seulement le livre scannerais sa main en faisant apparaitre son nom complet et sa maison à côté des leurs, mais surtout d'autres textes rempliront les trous laissé dans les pages et ainsi elle en saurait un peu plus sur la suite des évènements.
Elle se redressa et se tourna vers la table, recoiffant vaguement ses longs cheveux au passage. Une bonne douche ne serait pas du luxe, peut-être même une petite potion énergisante. Elle consulta sa montre sorcière à l'abri dans son sac, car elle avait remarqué que tout fonctionnait mieux quand ce n'était pas directement exposé à la magie du bahut. Il était presque treize trente toute de même. Heureusement qu'elle avait pensé à prendre à manger ce matin, sans quoi elle n'aurait pas eu l'énergie pour cette merveilleuse matinée.
Elle tira la boite qui contenait encore quelques fruits et biscuits, elle la posa sur la table, offerte, au cas ou le blond ce déciderait à se montrer civilisé et à la rejoindre dans le box.
Elle fit craquer ses doigts et sa nuque et se tourna enfin vers le Serdaigle pour voir ou il en était. Elle n'était même pas certaine qu'il ai prit le livre, étant bien capable de croire à une bombe mortelle ou à une autre agression du même type sur sa si brillante personne.

[1044]

- Tu en es certain ?
- Evidement !

La question eu le don de profondément l’énerver, et il ne savait même pas pourquoi. Et puis de toute façon, en quoi cela regardait la petite curieuse de savoir se qu’il avait vu ou cru voir ? A part se moquer de lui, Calaelen ne voyait ce que Kay pouvait apporter de plus à l’histoire. Surtout qu’il ne saurait même pas expliquer se qu’il a vu. Il tourna d’avantage la tête vers le mur pour montrer qu’il boudait. Ce que cela peut être agaçant les filles alors.
Sur le mur, il vit des inscriptions que des élèves avaient gravées. Elles étaient toute hautement puéril et sans intérêt. « Aileine + Donan » « CDPT POWAA~ » « Rogue est une goule » « Donne cours de sortilège pour 1 2 et 3ème année » « POUFSOUFFLE » « Cherche mec mignon hihi » …

- Sweetpea, le livre des fondateurs. Pose ta main avec la bague sur la quatrième de couverture, tu vas voir.

L’interpellé tourné un œil ennuyé vers la demoiselle. Quand exactement allait-elle comprendre qu’il ne voulait pas discuter avec elle ? Pourquoi cherche-t-elle par tous les moyens de le faire parler au juste ? C’était surement par politesse, peut être qu’elle jugeait ce silence gênant. Mais lui pas, il aimait le silence, et surtout, il n’aimait pas parler. Encore moins de balivernes, et avec n’importe qui de surcroit. Ou alors, elle est tombée amoureuse de lui. Oui, c’était surement cela. En fait depuis le début elle ne cherchait pas à le tuer, mais à le charmer. Elle était folle de lui et il ne s’en rendait compte que maintenant !! Calaelen se trouva soudain gêné et tourna de nouveau la tête. La pauvre enfant. Être amoureuse d’un solitaire comme lui. Il fallait qu’il évite de lui donner de faux espoirs. Donc le plan, c’était désormais de l’ignorer jusqu’à ce qu’elle se fasse une raison.
Le petit blond repartie alors dans sa lecture du mur, et se demanda si Kay avait quelque part écrit « Kay + Calaelen <3 ». Puis soudain las de tant de gaminerie, il regarda autour de lui avant de poser son œil sur le livre. Il paraissait ancien. Très ancien même. Et la couverture n’était pas super belle, mais s’il datait réellement du temps des fondateurs c’était normal. Il effleura de loin la couverture puis retira sa main comme s’il avait peur de se bruler. Et si la Serpentard avait ensorceler le livre pour qu’il tombe lui aussi amoureux d’elle ?? Il ne pouvait pas prendre ce risque. Il avait déjà bien assez de boulot à vivre seul, alors intégrer quelqu’un dans sa vie non merci. Pour ne pas être tenté, il rangea ses mains dans ses poches et rebouda. Il sentit alors le froid de la bague, et il la serra dans son poing. Rowena Serdaigle avait l’air de beaucoup compter sur lui. Et c’était la seule, de toute sa petite vie misérable de blond, qui croyait visiblement en lui. Donc s’il ne lisait pas le livre qu’elle avait peut être écrit elle-même ,cela allait la contrarier non ?
De toute façon une lecture, cela ne coute rien. Alors le petit aigle prit le livre et le posa sur ses genoux. Il observa plus attentivement la couverture, et ne la trouva pas plus belle. Il tourna alors les pages, et plongea dans la lecture. Il constata d’ailleurs avec soulagement qu’il ne semblait pas s’éprendre d’amour pour la Turquoise en faisant cela. Alors plus confiant, il n’hésita pas à tourner les pages, revenir en arrière, relire certains passages, en sauter d’autres.

Etait-ce vraiment les fondateurs qui avaient écrit ce livre ?? Cela paraissait invraisemblable. Mais il pouvait comprendre que des faibles d’esprit comme Kay ou sa collègue Verte & Argent tarée puissent tomber dans le panneau. En plus, le livre n’était même pas fini. Il le referma et vit ensuite les noms de Kay et d’une certaine Moéra, gravés dans la couverture. Donc voilà, il avait la réponse à son mystère. Les fondateurs n’ont jamais écrit ce livre. C’était ces 2 élèves. Bien joué. Mais intelligent comme il est, il ne s’était pas fait avoir ! Il leva ensuite les yeux vers Kay qui mangeait dans son coin. A croire qu’elle ne faisait que cela, manger ou boire dès qu’elle avait du temps libre.

- Quelle imagination. Mais il manque des pages à ton bouquin.

Calaelen poussa le livra vers Kay puis se réinstalla mieux contre la porte, et commençant à avoir froid, il enfonça de nouveau les mains dans ses poches. Il joua avec la bague, savourant la chaleur qui se dégageait du métal. D’ailleurs, en y repensant, il trouva cela bizarre. La bague n’était pas tout le temps chaude. Et quand elle l’était, cela lui donnait l’envie de la mettre. Il hésita puis s’accorda cette envie. Il passa l’anneau à son doigt, et fut content de constater qu’il ne disparaissait pas cette fois ci.

- Raconte-lui.

C’était l’anneau qui venait de parler. Du moins c’est se qu’il ressentait. Et pour une mystérieuse raison, il trouva que c’était une bonne idée.

- Ca s’est déjà produit. Il y a 500 ans, le château a déjà perdu sa barrière magique.

Il ne savait pas vraiment se qu’il l’avait poussé à dire ces mots là exactement, mais il sentait que c’était purement la vérité. Et une série de flash lui revint en mémoire, il comprit alors un peu mieux. Effectivement, il avait vu en enfilant la bague la première fois 4 élèves s’unir il y a une sacrée paires d’années pour sauver le château. Il transposa la situation de l’époque à celle d’aujourd’hui. C’est donc cela que cherche à faire la préfète ? L’enrôler dans une mission de sauvetage ?? Soudain paniqué, Calaelen sorti ses mains de ses poches, puis retira la bague. Il se sentit alors mieux. Il se sentait lui-même. Il soupira de soulagement puis se leva. Les muscles de ses cuisses lui faisaient encore mal, il se promit alors de ne plus faire de sport pour le restant de l’année scolaire. Il se tourna ensuite vers la porte et tenta de l’ouvrir une nouvelle fois. Et une fois encore, elle resta close.

[1038]

"Quelle imagination. Mais il manque des pages à ton bouquin."

Mais définitivement ce mec était une cause perdue, et bonne à enterrer très profondément. Elle soupira, décidément, rien à faire. Elle songea un moment à récupérer le livre pour le lui enfoncer dans le crâne, ça ne comblerait pas les trous mais ça soulagerait drôlement ses nerfs.

- Es-tu à ce point idiot ?

Elle l'avait souffler, plus pour elle que pour lui. D'ailleurs, il ne semblait pas l'avoir entendue. Le blond paraissait soudain ailleurs et elle s'en félicita. Il fallait qu'elle acceptait son comportement schizophrène à tendance prononcée de paranoïa et qu'elle laisse tomber. Le château, ou les autres, n'aurait qu'à ce charger de lui. De nouveau elle rangea son bazar en un tour de bras, faisant tout tomber dans son sac ouvert, trop énervée pour prendre le temps de bien faire.

"Ça s’est déjà produit. Il y a 500 ans, le château a déjà perdu sa barrière magique."
- Quoi ??!??

Elle laissa tout en plan, se tournant brusquement vers celui au sol, avec l'immense envie de le secouer par le col pour le faire parler plus vite. Et finalement, elle trouva que le château était bien malin, car jamais Malicia n'aurait la patience d'essayer de laisser le temps au blond de comprendre et d'accepter. Pas qu'elle soit un modèle elle non plus, d'ailleurs, mais depuis le début elle ne l'avait ni frappé, ni ensorcelé, ce qui relevait de l'exploit d'après elle.
La préfète constata que le Serdaigle ne faisait pas attention à elle, elle le regarda retirer la bague et souffler avant de se lever avec difficulté. Elle le laissa aller s'acharner à la porte, qu'elle savait toujours close. Poudlard ne leur ouvrirait que lorsqu'il estimerait qu'ils avaient échangé ce qu'il fallait pour la suite. Donc l'œil vert devait lui raconter ça, ou juste accepter ce qui lui arrivait.
Elle aussi souffla, mais pour se donner du courage. Pire qu'une tête de mule celui-là !

- Il c'est passé quoi il y a 500 ans ? S'il te plais, je comprends que tu n'ai pas envie de faire ça, que tu t'en fiche, que tu ne m'apprécie pas... ou tout ce qui te plaira d'ailleurs je m'en balance littéralement !

Elle s'approcha de lui jusqu'à presque le bloquer contre la porte, mais sans jamais le toucher. Elle garda même ses mains près de son corps, alors qu'elle rêvait plus que tout de l'attraper par le col pour le coller à la porte avant de lui en coller une qui lui remettrais peut-être les idées en place. Mais ça, ce n'était pas sa technique à elle.

- Si tu es là, si tu as l'anneau de Rowena, ce n'est pas pour rien d'accord. Nous sommes choisis ! Pourquoi ? Comment ? Par qui ? J'en sais rien, mais les faits sont là. Et les faits disent aussi que le château n'est pas loin de sa fin, ce que je veux éviter à tout prix. Trouves-y la raison que tu souhaites, une fois encore je m'en fiche. Alors s'il te plais, explique moi ce que tu as vu avec le bijou, il n'y a qu'en nous entendant un minimum qu'on pourra sortir d'ici.

Elle se retourna, envoyant balader ses cheveux derrière elle. Elle partie s'asseoir sur la banquette la plus proche, renfrognée et décidée à ignorée l'aigle tant qu'il n'y mettrais pas du siens, elle croisa les bras en fixant le sol, maintenant muette.
Et si d'ici une demi heure, ils n'étaient pas dehors, elle était prête à démonter cette vieille bicoque pierre par pierre pour retrouver sa liberté, et la paix aussi.
Parce qu'elle mettais au défit n'importe qui de supporter ce petit troll infâme quelques minutes sans finir par lui taper dessus avec joie.

/ Y a des gens qui on des têtes à claques... \
* Il a une tête de punchingball lui ! *
/ De quoi ? \
* Un truc moldu sur lequel ils tapent... je voulais m'en commander un pour la rentrée ? *
/ Bien que je déteste tout ce qui touche à ses êtres inférieurs, cela, effectivement, pourrait te faire du bien. \
* Je demanderais à Mali si elle sait où trouver ça... *

La demoiselle, presque apathique sur son petit canapé, sortie machinalement sa baguette pour la faire courir entres ses doigts, ce qui parvenait toujours à la calmer. Elle adorait son item, la perfection du bois, la poignée ouvragée, sa légèreté et sa rapidité. Quand elle était petite et qu'elle voyait les gens faire de la magie autour d'elle, elle rêvait du jour ou elle aurait sa propre baguette. Et elle n'était pas une sorcière pour rien, sans ça elle ne serait plus bonne à rien. Si parfois elle se forçait à faire les choses par elle même, comme la plupart des enfants issus de vieilles familles sorcière, elle se servait de la magie pour presque tout. Faire son lit, ranger ses affaires, préparer le thé, faire le ménage, laver le linge... elle connaissait tous les sorts à usage ménager. Un comble ? Bien qu'ils ne l'avoueraient jamais car ils considéraient tous comme dégradent de récurer, presque tous ses congénères les connaissaient aussi. On les apprenaient aux enfants dès qu'ils étaient assez vieux pour les mémoriser, car exécuter quelques sorts de basses besognes étaient moins infamant que de rester sale ou dans la crasse et de faire ça à la moldu.
Une fois encore, en quelques secondes, elle avait basculé dans ses pensées. Le château eu une petite secousse, cela fit un mini tremblement de terre dans leur petit pièce et Kay fut envoyée au sol mais avant sa tête salua la table en métal. Elle resta choquée quelques secondes avant de se redresser, une main sur le front, pour voir ou était le blond. Elle sentit que sa arcade s'était ouverte et le sang commença à couler la forçant à fermer l'œil.
Alors qu'elle cherchait, à tâtons, à récupérer son sac pour y chercher son kit de potion et de soin, elle eu juste le temps de voir que le Serdaigle n'était plus devant la porte. Une seconde secousse, un peu plus brusque, les secoua et la verte et argent glissa jusqu'à la banquette qu'elle percuta du dos en poussant un gémissement.

- Calaelen, raconte tout, s'il te plais !!!

Poudlard n'était pas patient et il semblait motivé à les forcer sur l'entente. Elle était bien placée pour savoir que le château ne reculait devait rien, il avait faillit les tuer Malicia et elle, juste pour qu'elles se rencontres. Elle n'avait pas envie de terminer à l'infirmerie avec un autre membre cassé. Les douleurs dans sa jambe, qui ne partiraient sans doute jamais réellement, lui suffisait.
Et elle percuta enfin, sa baguette ! Elle l'avait échappée à la première secousse. Oubliant son sac elle commença à explorer le sol à quatre pattes, avec un seul œil, du sang dégoulinant jusqu'à son pull.
Une troisième secousse, encore plus forte, agita leur cube comme-ci ce n'était qu'un simple dé à jouer.

[1174]

Il semblait soudainement que toute l’attention de la Verte & Argent était tournée vers lui, sans qu’il ne sache exactement pourquoi. Elle semblait attendre quelque chose de lui, mais il n’avait rien de plus à dire. Si ce n’est qu’il commençait à avoir faim, qu’il avait mal partout, et que sa salle commune lui manquait. Mais évidemment, c’était hors de question qu’il lui avoue tout cela. Ça ne la regardait absolument pas. Il renifla avec ennui puis essaya de monter mentalement un plan pour partir d’ici. Parce que visiblement, la préfète ne semblait pas vouloir partir, elle. Tempi, il n’avait pas besoin d’elle une fois encore pour se libérer du château.

- Il s’est passé quoi il y 500 ans ?

Calaelen du se mordre la langue pour s’empêcher de lui balancer une réplique du style « ouvre plus souvent tes livres d’histoires au lieu de pique-niquer dans tous les recoins du château ». Il était sûr que la demoiselle n’apprécierait pas plus que cela. Et plus important, il pourrait alors dire adieu à un petit morceau de nourriture pour calmer les débuts de rugissement de son estomac. Prenant sur lui, le blond attendit la fin de la tirade de sa consœur. Il ne fut pas étonné de l’entendre lui parler ainsi. Il avait très vite compris que son hypothèse concernant l’amour inconditionné de la Serpentard envers lui-même était pire que pas plausible. Cependant elle n’avait pas tord dans ce qu’elle disait : il se fichait complètement du sort du château, n’avait pas du tout envie d’aider à le faire aller mieux, et il n’appréciait pas vraiment la jeune fille. (Il ne la détestait pas non plus, elle le laissait juste complétement indifférent)
Cela dit lorsqu’il senti la demoiselle s’approcher dangereusement de lui, il abandonna toute indifférence : en fin de compte il la trouvait très agaçante. A toujours trouver à le sermonner, à le rabaisser, à l’intimider.. Et puis il n’avait pas oublié l’attaque aux cuisines. Cette fille c’est un démon, et de la sentir se rapprocher davantage lui donnait envie de la mordre. Mais étant plutôt civilisé, il se retint, se plaquant d’avantage contre la porte.

- Si tu es là, si tu as l’anneau de Rowena, ce n’est pas pour rien d’accord. Nous sommes choisis !

Et voilà. Il savait que cette histoire allait revenir sur le tapis. C’est qu’elle vraiment bornée celle-là quand elle s’y met !! Il la fixa de son œil vert pénétrant mais un peu vide. Il espérait ainsi la faire reculer.

- S’il te plais, explique moi ce que tu as vu avec le bijou, il n’y a qu’en nous entendant un minimum qu’on pourra sortir d’ici.

Là, elle avait gagné un peu de son attention. Le seul moyen de sortir d’ici, c’est de papoter breloques ? Pourquoi pas. Cela semblait franchement peu probable, mais de toute façon il n’avait rien à perdre à part du temps. Temps qu’il avait en abondance puisqu’il était coincé ici avec la pipelette. D’ailleurs, celle-ci fit volteface, le fouettant au passage à coup de cheveux. Mmh chouette. Calaelen grogna et souhaita juste qu’elle perde sa tignasse en buvant trop de café. Non mais franchement. Et dire qu’il était prêt à faire causette avec elle. Heureusement qu’il avait gardé le silence tout ce temps. Maintenant elle pouvait se brosser pour avoir le moindre son. Il s’enferma dans son mutisme, accroupi près de la porte, prêt à rester ainsi plusieurs heures s’il le fallait.
Il jeta un œil énervé à la préfète et constata qu’elle aussi avait choisi de bouder. Ah que le meilleur gagne dans ce cas. Et il était prêt à parier toute sa collection de livres qu’il gagnerait. Il a pour ainsi dire boudé toute sa vie. Donc ce n’est pas quelques malheureuses heures de silence qui allaient le faire flancher.

Ce qu’il n’avait pas pris en compte cela dit, c’était les caprices du château. Il ne l’avait jamais vu aussi colérique. Il avait bien sur entendu parler de ses farces, ces derniers mois, mais confiné dans sa tour il n’avait jamais vraiment eu le droit à tant d’attention de la part de la bâtisse. Le sol se mit donc à trembler ce qui fit faire au grand blond une roulade. Il bascula jusqu’au mur adjacent et s’abrita la tête avec ses bras, craignant que le plafond ne s’écroule. A ce stade là, tout ce qu’il avait en tête c’était sauver sa petite personne. Au diable la galanterie et la solidarité. Il rampa alors vers un banc pour se cacher dessous, mais un seconde secousse le fit se projeter contre le mur de pierre. C’est son épaule gauche qui amorti tout le poids de son corps et il grimaça en l’entendant craquer. Il avait très certainement plusieurs os de brisés. Il ne savait même plus ou se trouvait l’infirmerie dans le château. Il allait devoir demander son chemin à quelqu’un. A moins que la Pomfresh n’accepte de venir le soigner dans la chambre des Serdaigles. Oui elle accepterait surement. Et si elle refusait, alors tempi. Calaelen préférait souffrir dans son dortoir plutôt qu’à l’infirmerie. Il se jura d’ailleurs de ne plus jamais quitter son lit après ça. Plus jamais. Trop dangereux.

- Calaelen, raconte tout, s’il te plais !!!

Euh… Elle n’est pas sérieuse là.. Si ? Elle croit vraiment que c’est le moment là ?? Le château est en train de jouer avec eux, et elle tout se qu’elle trouve à faire, c’est discuter ? Calaelen ouvrit la bouche pour répliquer quelque chose de supra intelligent et légèrement sarcastique –comme toujours- mais fut interrompu par une 3ème secousse, beaucoup plus violente que les précédentes. Il se retrouva projeté contre le mur opposé et s’écroula sur le sol tel un pantin à qui on aurait coupé les ficelles. Il fallait que cela cesse. A écouter Kay, le seul moyen serait de converser. Et en y repensant bien, sa dernière demande sonnait comme une supplication. Et puis surtout, elle l’avait appelé par son prénom. C’était la première fois. Peut-être que la situation était réellement mal barré pour le château au final..
Lorsque que le sol commença à vrombir de nouveau, signalant une prochaine secousse, Calaelen se redressa et cria presque :

- Ok !! Je vais tout de raconter.

Et là, ce fut comme si quelqu’un avait enfin appuyé sur l’interrupteur du château pour arrêter la machine. Tout redevint silencieux, les secousses avaient cessées. Le blond en profita pour chercher des yeux sa camarade, qui paraissait vraiment mal en point. Il s’approcha d’elle, tenant contre lui son bras cassé, ne tenant même plus correctement par les articulations de son épaule.

- Je vais te dire ce que j’ai appris. Mais après tu te débrouille.

Il lui tendit sa main valide pour qu’elle se redresse un peu. Du sang coulait d’un peu partout, mais surtout au niveau du crâne. Il grimaça et recula d’un pas. Il n’avait jamais trop aimé l’hémoglobine. Et comme il ne doutait pas des talents magiques de la préfète, il la laissa se soigner elle-même. Il lui ramassa tout de même sa baguette pour lui éviter de trop se déplacer, il n’avait vraiment pas envie de la transporter jusqu’à l’infirmerie sur son dos.

Une fois qu’il la senti moins affaibli, il s’installa sur un banc miraculeusement pas trop amoché. Il pariait sur le fait que la 5ème allait très probablement se refaire un pique-nique pour fêter ça. En tout cas lui, cette petite envolée rythmée eu le mérite de lui avoir coupé l’appétit.

- Bon. Par où commencer.

Afin de tout se remettre en mémoire pour donner le plus de détails possibles et ainsi avoir la paix avec cette histoire, il sortit la bague de sa poche et la fixa.

- J’ai mis cette fichue bague, et j’ai transplané. Pendant mon voyage, j’ai vu des petites scènes. Je te raconte ça dans le désordre parce que je ne me souviens plus exactement. J’ai vu les fondateurs fabriquer le choixpeau magique ; j’ai revu ma répartition à moi, la tienne, celle d’un mec et d’une autre fille que je ne connais pas, un pouffy et une gryffy. J’ai vu aussi la répartition de 4 autres personnes, élèves à Poudlard il y a 500 ans. 2 filles et 2 garçons. J’ai vu le choixpeau en grande discussion avec tous les directeurs de Poudlard qu’il y a eu. Mmh..

Calaelen prit une pause afin de s’humidifier les lèvres, mais surtout pour rassembler ses idées. C’était seulement en mettant des mots sur ce qu’il a vu qu’il réalisait vraiment le sens du contenu. Il avait l’impression de revivre les scènes pour la première fois.

- J’ai aussi vu une scène un peu plus longue que les autres. Il y a avait les 4 élèves de l’époque, qui se tenait tous dos à dos en cercle, baguette brandit, a réciter je ne sais quelle incantation.

Voilà enfin le moment de parler de son entrevu avec Rowena. Il hésitait à raconter cela à Kay. Après tout c’était à lui et à lui seul que la belle Serdaigle avait désiré parler. Et puis bon au final, il n’y avait rien de nouveau sous le soleil : tout se que Rowena lui avait dit, Kay le savait déjà.

- C’est tout.

Espérant sincèrement que ce petit récit contenterai la jeune fille, Calaelen se sentit soudainement très fatigué, et désirait plus que tout retrouver son dortoir. Seulement son petit doigt lui disait que cela ne se passerait surement pas comme cela.

[1560]

La dernière secousse en date l'envoya de nouveau en l'air, elle grogna et alors qu'elle roulait sur le ventre pour se relever en s'appuyant sur ses mains. Elle s'installa en tailleur sur le sol, lassée et fatiguée. Au moins aux prochains tremblement elle pourrait s'accrocher à la banquette au lieu de la percuter.
D'ailleurs cela ne se fit pas attendre, toujours muet comme une carpe le blond ne voulait visiblement pas se délier la langue, du coup le vrombissement annonciateur commença à les faire vibrer de nouveau. Kay essuya son visage du mieux qu'elle put mais les arcades sa saigne pas mal, et elle n'avait pas le temps de fouiller autour d'elle à la recherche de quelque chose pour comprimer la plaie. Elle se tendit, s'apprêtant à subir une nouvelle vague de secousses :

"Ok !! Je vais tout de raconter."

Et soudain, le calme plat. La verte et argent rouvrit l'oeil qu'elle n'avait pas conscience d'avoir fermé et le posa sur le Serdaigle qui finalement se trouvait assez près d'elle. Elle soupira et se détendit un peu, reprenant sa position assise en cherchant son sac du regard, maintenant que c'était plus calme elle allait pouvoir se soigner tranquillement.

* Merlin merci il revient à la raison ! *
/ A-t-il seulement une raison ? \
* Je n'en sais fichtre rien et en faite... je m'en fiche, tant que ça s'arrête pour qu'on puisse sortir d'ici ! Si je passe plus de temps avec cet énergumène je risque de devenir une meurtrière plus tôt que prévu ! *
/ Chaque fois que tu pense ainsi j'ai l'impression d'être sous acide à halluciner... \
* Va savoir Charles... *
/ -_-' \

"Je vais te dire ce que j’ai appris. Mais après tu te débrouille."

Elle leva la tête vers lui, hochant doucement la sienne pour acquiescer. Chaque chose en son temps, le château finirait bien par arriver à lui faire entendre raison, sinon Malicia le ferait ^^
Elle fronça ses fins sourcils en voyant son air dégoûté mais au final elle comprenait vu qu'elle devait être en partie recouverte de son sang. Elle grimaça de nouveau, au moins cela ne lui faisait pas mal.
Par contre lui semblait souffrir, et vu comment il se tenait, un bras cassé. Il lui tendit sa baguette et elle l'en remercia d'un signe de tête. Elle s'empressa de remettre l'item dans son bracelet ensorcelé avant de s'asseoir sur la banquette. Après quoi elle récupéra son sac qui avait volé sous la table et elle y farfouilla pour trouver son kit de premier soin. D'abord elle se nettoya brièvement d'un "Tergeo" afin de faire disparaitre tout ce rouge qui la maculait, puis elle fouilla dans ses potions, une énergétique plus tard elle reprit ses recherche dans la grande boite en bois.

"Bon. Par où commencer."
* Par le début tant qu'à faire ! *
/ Très drôle, spirituel... \
* Jamais tu la ferme toi ? *
/ Non. \
* >< *

Alors qu'il se décidait enfin à raconter tout ce qu'il se souvenait avoir vu, elle dégota le baume qu'elle cherchait, celui permettant de refermer les plaies. Si elle en mettait suffisamment souvent elle n'aurait plus rien d'ici une jour ou deux et cela ne laisserait même pas de trace. Elle se badigeonna donc l'arcade en écoutant l'aigle avec attention.
La préfète ne fut pas surprise d'apprendre que cela avait déjà eu lieu auparavant, elle avait vu des scènes le lui apprenant mais elle n'avait pas comprit que c'était le passé, elle y avait vu l'avenir, avec eux tous. Au moins cela prouvait qu'ils pouvaient y arriver aussi. Il termina son récit, la laissant un peu songeuse mais elle se secoua pour continuer.
Elle tomba sur sa potion pour soigner les os cassés, elle haussa les épaules et la sortie pour la montrer au bleu et bronze, elle y ajouta une antidouleur qu'elle posa sur la table toute proche, presque certaine que vu sa méfiance, il n'y toucherait pas.

- Si tu ne veux pas aller à l'infirmerie, la mauve est antidouleur, la verte et pour ressouder les os.

Sur ce elle rangea son kit qu'elle remit dans son sac, elle passa le sac sur ses épaules et se leva en soupirant. Demain elle serait courbaturée de partout, ce qui devenait de toute façon une habitude. Elle qui n'était pas de nature sportive, à part pour le Quidditch, devenait une vraie athlète de fond avec ce fou de collège.

- Merci d'avoir accepté de me parler. Je ne sais pas si tu y crois enfin, mais comme je te l'ai dit nous sommes amenés à faire ce que tu as vu dans ces flashs. Demain après le petit déjeuné il faudra que tu rencontre la Gryffondor et le Poufsouffle.

Elle marcha jusqu'à la porte, avec appréhension elle posa sa main sur la poignée qu'elle actionna, elle senti le mécanisme se déclencher dans sa paume et elle soupira de soulagement cette fois. Sans l'ouvrir, elle lâcha la poignée et se tourna de nouveau vers le quatrième, essayant de garder un ton serein et sans menace :

- Je vais contacter les autres, rendez-vous demain matin à onze dans la salle de classe numéro onze, la pièce abandonnée.

De nouveau elle tourna, actionna l'ouverture et ouvrit la porte en grand, les aveuglants brusquement. La demoiselle protégea ses yeux et fit face au garçon une dernière fois :

- Je me permet de te conseiller de venir à l'heure Calaelen, juste parce que sinon le château risque de te rendre complètement chèvre jusqu'à ce que tu te décide à venir. Sur ce, bonne journée et à demain.

Laissant l'ouverture ouverte en grand, elle quitta le jardin d'hiver soulagée de laisser tout cela derrière elle. Elle doutait que le Serdaigle, pourtant normalement réputé pour son intelligence, cède et accepte de renoncer à sa paranoïa. Mais elle l'avait prévenu et elle était prête à parier que Poudlard lui ferait vivre l'enfer pour l'amener à la salle de classe numéro onze le lendemain.
L'après-midi pointait déjà le bout de son nez, elle décida de partir s'isoler ailleurs, genre vers la cabane hurlante, histoire d'être certaine d'avoir la paix pour une fois.

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Sujet: Re: Petite matinée tranquille... [Libre] Ven 11 Oct 2013 - 17:45

Le soudain calme du château semblant se prolonger, Calaelen croisa ses 10 doigts pour qu’enfin il puisse partir d’ici. Définitivement. Et un rapide coup d’œil à la Serpentard lui montra qu’il n’était pas le seul à vouloir écourter cet entrevu beaucoup trop long à son gout. Jamais il n’aurait pensé vivre tout cela en se réveillant ce matin là. Il aurait voulut ne jamais rencontrer la préfète, ne jamais tomber dans le piège du château, ne jamais être impliqué dans quoi que ce soit d’autre que le fil de sa petite vie. Seulement il ne pouvait plus fermer les yeux plus longtemps : sa vie venait de prendre un grand tournant. Fini la routine paisible dans sa tour, désormais il allait devoir affronter la vraie vie. Même pire que cela ! Une véritable aventure rocambolesque digne des plus grands romans fantastiques. Oui, il s’était enfin résigné à affronter son destin. Après tout, à part sa misérable vie, il n’avait pas grand-chose à perdre à s’engager dans l’aventure. D’un autre côté, il ne s’en sentait juste pas capable. Comment pouvait-il prétendre être apte à sauver un édifice magique vieux de plusieurs centaines d’années ? La jeune fille ne sait vraiment pas les dégâts à venir en engageant dans sa secte un bon à rien pareil. Calaelen haussa les épaules. Après tout, ce n’était pas son problème si le projet venait à échouer.

Voyant que la préfète semblait lui parler, Calaelen secoua la tête pour reprendre le fil de la conversation. La préfète lui désigna des potions colorées sensées le guérir. Cela le laissa septique mais il n’en dit rien. Il a beau ne pas être bien futé, jamais il ne lui viendrait à l’esprit de boire une quelconque mixture si l’origine n’est pas fiable.
Elle le convia ensuite à venir demain rencontrer les 2 autres élèves. Là encore, il se retint de sortir le moindre mot. Finalement, il ne comptait plus venir. Parce que même si l’idée de vivre une aventure commençait à le séduire à moitié, il n’en n’était pas moins lucide et savait très bien que cela impliquait d’y laisser sa peau. Et il n’en n’était pas question.
Elle le mit ensuite en garde d’être ponctuel, mais pour toute réponse il lui soupira au nez.

- Bonne journée et à demain
- Ouais. Compte sur moi, t’as raison.

Une fois Kay partie, Calaelen sentit tous ses muscles se détendre. Cela le fit d’abord grimacer de douleur, puis il réalisa à quel point la demoiselle le mettait vraiment mal à l’aise. Il l’a trouvait fausse. Selon lui, elle veut paraitre gentille et attentionnée, mais Calaelen percevait chez elle une part d’ombre dont il ferait mieux de se méfier.
« C’est une Serpentard. Si elle est là bas, il y a forcément une raison. » ne cessait de lui répéter sa conscience.

Des rires le tirèrent de sa rêverie. Un groupe d’élèves approchaient du jardin d’hiver. Peu enclin à faire de nouvelles rencontres qui pourraient l’embarquer Merlin sait dans quelle autre péripétie, Calaelen prit ses jambes à son cou et se dépêcha du mieux que lui permettait son corps endolori de rejoindre en toute vitesse sa salle commune.

Une fois dans son dortoir, il poussa un grand soupire de soulagement. Le voilà enfin chez lui. Il se déshabilla aussitôt et prit une longue douche salvatrice. Il espérait que tous les événements de la journée disparaissent en même temps que l’eau dans le conduit.

«Il ne s’est rien passé. Il ne s’est rien passé. Il ne s’est rien passé. »

Malheureusement pour lui, en enfilant son uniforme, la bague de Rowena Serdaigle tomba de sa poche et roula jusque ses pieds, lui rappelant ainsi se que le fantôme de sa maison attend de lui.

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